L’armée libanaise a bombardé vendredi des positions jihadistes dans le jurd de Ersal, localité frontalière de la Syrie.
A l’aube, le Hezbollah avait annoncé le début de la bataille dans ce secteur, où il a enregistré des avancées majeures contre les combattants islamistes du Front Fateh el-Cham, aidés par le groupe État islamique.
L’armée libanaise, qui elle aussi combat les jihadistes, a sécurisé le périmètre de Ersal, afin de protéger les civils et repousser toute tentative d’infiltration jihadiste.
Dans l’après-midi, le commandement militaire a annoncé avoir relevé son état d’alerte et renforcé ses mesures de sécurité à l’intérieur de Ersal et ses environs. En début de soirée, la troupe a bombardé un groupe de jihadistes qui tentaient de s’infiltrer à l’intérieur de la localité.
, Cette bataille se fait par étapes. La première, qui se déroule actuellement, vise spécifiquement les combattants de Fateh el-Cham, parce que leurs positions sont les plus proches de la frontière libanaise. Une fois cette étape terminée, les forces qui mènent l’offensive pourront avancer vers les positions de Daech, plus en profondeur dans le jurd. Il faut préciser que Daech contrôle une superficie cinq fois plus grande que celle de Fateh el-Cham, sachant que la superficie totale de l’ensemble du jurd est estimée à 150 km². Il s’agit donc d’une région immense et peu peuplée, montagneuse et difficile d’accès. Il n’y a pas d’informations précises sur le nombre de combattants cachés dans le jurd. Les estimations parlent d’un peu plus d’un millier, mais leur puissance est décuplée par la géographie des lieux et par leur détention de missiles antichars Milan et Tow (qu’ils ont pris aux factions de l’opposition syrienne dite modérée) considérés comme très efficaces. C’est pour cela qu’on affirme généralement que la bataille du jurd est difficile et coûteuse en vies humaines pour ceux qui mènent l’offensive.
Pour éviter toute fuite des combattants vers le Liban, le Hezbollah et l’armée syrienne ont bloqué, par des tirs, les deux voies de passage à Wadi Hmayed et Aïn Ata du côté syrien. Mais il reste, selon ceux qui connaissent bien la région, un espace de près de 12 km qui n’est pas contrôlé et par lequel des combattants peuvent s’infiltrer. De son côté, l’armée libanaise est en état de vigilance et surveille les points de passage. Elle a déjà tiré sur un groupe de combattants qui essayaient de s’introduire au Liban. Selon certaines informations, les combattants de Fateh el-Cham chercheraient à envoyer leurs blessés au Liban pour s’y faire soigner… L’armée libanaise laisse en tout cas passer les civils, et elle a même demandé aux organisations humanitaires relevant de l’ONU d’être présentes sur les lieux. Au premier jour des combats, on ne peut en tout cas pas parler d’un afflux de civils syriens vers Ersal…