Le président Aoun demande au Brésil de soutenir la demande du Liban de maintenir le budget de la Finul

Le président de la République, Michel Aoun, a reçu mardi le ministre brésilien des Affaires étrangères Aloysio Nunes Ferreira auquel il a demandé d’œuvrer avec le Liban pour éviter une diminution des effectifs de la Force intérimaire de l’ONU au Liban,  déployée le long de la frontière sud, et au sein de laquelle le Brésil maintient un contingent.

Le chef de l’Etat a appelé le ministre brésilien à “soutenir le Liban dans sa demande de ne pas réduire les effectifs ou le budget de la Finul”, et souligné “le rôle important que joue la  Finul dans le maintien de la sécurité et la stabilité dans le sud alors qu’Israël viole de façon répétée la souveraineté libanaise, sur terre, sur mer et dans son espace aérien”. “La dernière de ces violations est la tentative de construction d’un mur de ciment le long de la frontière libanaise, et notamment sur des régions disputées et sa revendication d’une partie du bloc 9 de la Zone économique exclusive libanaise”, a-t-il ajouté.
Les tensions entre Israël et le Liban se sont accrues depuis l’annonce de projet de construction de ce mur frontalier. Les autorités libanaises ont exprimé à plusieurs reprises leur opposition, estimant que 13 points litigieux, sur lesquels Israël compte édifier ce mur, se trouvent en territoire libanais. Ces tensions ont également été exacerbées par le litige concernant le bloc maritime 9 de la ZEE libanaise, dont une partie se trouve dans une zone revendiquée par Israël.

Le chef de l’Etat a par ailleurs souligné “l’importance de la participation du Brésil aux trois conférences de soutien au Liban”. M. Ferreira avait confirmé lundi la participation de son pays aux conférences de Rome 2 pour le soutien à l’armée, CEDRE pour le soutien à l’économie libanaise, et Bruxelles sur les réfugiés. Le président a exposé au ministre brésilien “les difficultés auxquelles le Liban doit faire face, en raison de la présence des réfugiés syriens”, réitérant sa volonté d’un “retour progressif des réfugiés dans des zones sécurisées en Syrie”.

Du point de vue des échanges commerciaux entre le Brésil et le Liban, Michel Aoun a salué le projet d’accord signé avec les pays du MERCOSUR, qui permettrait l’entrée de marchandises libanaises au Brésil avec des frais de douane réduits. Il a annoncé dans ce contexte l’ouverture prochaine d’une nouvelle ligne aérienne directe reliant le Liban à l’Espagne. Selon le chef de l’Etat, cette ligne permettra de faciliter les déplacements des Libanais et des ressortissants des pays d’Amérique latine, où sont installées de nombreuses communautés de la diaspora libanaise.

Lundi, M. Ferreira avait rencontré le Premier ministre, Saad Hariri, et son homologue libanais, Gebran Bassil, avec qui il avait notamment évoqué la crise des réfugiés syriens au Liban et les relations commerciales entre le Brésil et le Liban.