Le président américain a lancé son offensive commerciale contre la Chine, qu’il a toutefois qualifiée de pays « ami ».
L’offensive maintes fois annoncée a finalement été lancée. Le président américain Donald Trump a signé, jeudi 22 mars, « un mémorandum présidentiel ciblant l’agression économique de la Chine ». Il a évoqué des mesures punitives contre des importations chinoises d’un montant pouvant atteindre « 60 milliards de dollars » pour tenter de mettre un terme à ce qu’il affirme être la concurrence déloyale de Pékin et le vol de propriété intellectuelle.
« C’est le plus gros déficit d’un pays dans l’histoire de notre monde. Il est hors de contrôle, a-t-il dit. Nous sommes face à une situation de vol de propriété intellectuelle incroyable qui, de la même manière, porte sur des centaines de milliards de dollars. »
Concrètement, Donald Trump « va charger le représentant au commerce Robert Lighthizer de publier une liste de produits et des taxes envisagées qu’il compte prendre dans les quinze jours suivant la signature du mémorandum », a précisé Everett Eissenstat, directeur adjoint du conseil économique national. M. Lighthizer a souligné que les mesures contre la Chine visaient en particulier à préserver le secteur des hautes technologies, « probablement la partie la plus importante de notre économie » et dont l’importance est, selon lui, inégalée dans le monde.
Pékin a rapidement réagi par un communiqué de l’ambassade de Chine aux Etats-Unis, en exhortant Washington à « revenir sur leur décision, à prendre des décisions prudentes et à éviter de mettre les relations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis en danger. »
La Chine, un pays « ami »
Même si le président a tenu à préciser que la Chine est un pays « ami » et qu’il avait « un immense respect pour le président Xi », Pékin a d’ores et déjà annoncé qu’il ne resterait « pas les bras croisés ».
Donald Trump avait autorisé en août 2017 une enquête sur les conditions de transferts de technologie américaine et le respect de la propriété intellectuelle en Chine. Washington s’inquiète en particulier du système de coentreprises imposé par Pékin aux entreprises américaines : en contrepartie d’un accès au marché chinois, ces firmes sont obligées de partager avec des partenaires locaux une partie de leur savoir-faire technologique.
Les Etats-Unis et la Chine sont aujourd’hui des partenaires très liés sur le plan économique et financier mais Washington dénonce le creusement de son déficit commercial avec le géant asiatique, qu’il attribue à des pratiques commerciales inéquitables.
Source:(Le Monde)