Sac à dos sur les épaules, valise à roulettes., à son arrivée au palais présidentiel, Carlo Cottarelli était visiblement prêt à se mettre au travail.
Nommé à la mi-journée nouveau Président du Conseil italien, cet économiste, ancien haut responsable au Fonds monétaire international est aussi connu comme “Monsieur Ciseaux”.
Un surnom attribué il y a 5 ans lorsqu’il était ministre chargé de couper dans les dépenses publiques.
“Je me présenterai au Parlement avec un programme qui, s’il obtient la confiance des parlementaires inclura le budget 2019, a assuré Carlo Cottarelli dès sa nomination. Puis le parlement sera dissous et des élections se tiendront début 2019. En l’absence de vote de confiance, le gouvernement démissionnera immédiatement.”
Les élections se tiendraient alors dès l’automne car obtenir la confiance du Parlement est peu probable en l’occurrence. La nomination de Carlo Cottarelli est un camouflet infligé aux vainqueurs des élections du mois de mars.
L’extrême-droite de la Ligue du nord et les antisystèmes du Mouvement 5 étoiles, qui s’étaient alliés pour former un gouvernement, ont peu goûté le veto dimanche soir du président Mattarella à la nomination d’un eurosceptique au Ministère des finances.
Sans compromis possible, l’éphémère Président du Conseil Giuseppe Conte a démissionné. Colère des chefs de file de la Ligue du nord et du Mouvement 5 étoiles qui dénoncent un déni de démocratie.
“Dites le nous clairement ! Ca ne sert à rien d’aller voter car ce sont les agences de notations qui choisissent le gouvernement, les lobbies financiers et bancaires qui décident. Ce sont toujours les mêmes !” affirme Luigi Di Maio, le patron du M5S sur son compte Facebook.
Aussitot nommé, Le nouveau président du conseil a promis une gestion vigoureuse des comptes publics et une approche résolument européenne. De quoi rassurer l’Union et les marchés.