Le patriarche Raï: L’Etat libanais doit entrer en contact avec les autorités syriennes pour discuter le retour des réfugiés syriens.

Au troisième et dernier jour de sa visite en France, le patriarche Béchara Boutros Raï s’est rendu à l’hôtel Matignon pour un long entretien avec le chef du gouvernement français, Édouard Philippe.
Ils ont discuté ensemble plusieurs sujets: la formation d’un nouveau gouvernement, la crise régionale du fait de la guerre en Syrie et l’antagonisme irano-saoudien, l’aide française multisectorielle au Liban et la coopération franco-libanaise dans divers domaines.
Édouard Philippe a réaffirmé, au nom de son gouvernement, le soutien de la France au pays du Cèdre.
Le patriarche avait, au cours d’une rencontre avec les médias français et arabes à Paris organisée à l’hôtel Bristol, exprimé son scepticisme au sujet de la possibilité de voir un nouveau gouvernement formé rapidement, au vu de la manière dont s’y prennent les différents blocs politiques pour « arracher leur part » du Conseil des ministres en formation.
Le patriarche voit que la situation dans laquelle se trouve le Liban sur plusieurs plans, est difficile notamment en ce qui concerne le dossier des déplacés syriens.Il a estimé que le Liban est désormais touché par la pauvreté, à l’ombre du grand nombre des refugiés syriens.
le chef de l’Église maronite a répété que l’Union européenne et la France ont beau être des pays amis, en parlant d’un « retour volontaire » des déplacés, leur terminologie ne pouvait que pousser les Libanais à s’interroger sur leurs intentions. « Je ne vous cache pas qu’au nombre disproportionné des réfugiés syriens par rapport à la population libanaise, nous nous sentons parfois étrangers dans notre propre pays », a-t-il été jusqu’à dire, demandant à l’UE « de cesser de décourager les déplacés » et d’user de la terminologie du « retour volontaire ».
À ce sujet, le patriarche Raï a estimé légitime que les autorités entrent en contact avec « le pouvoir en place en Syrie » afin de discuter du retour des réfugiés syriens. « Il existe deux grandes factions au Liban, une qui accepte de communiquer avec Damas, l’autre pas », a souligné Mgr Raï.
En matinée, le patriarche avait tenu une réunion à l’Hôtel de ville avec la maire de Paris, Anne Hidalgo
En fin de journée, une messe patriarcale à l’église Notre- Dame du Liban a été célébrée en présence d’un grand nombre de fidèles. Le soir, un dîner de travail a regroupé Mgr Raï et les membres du conseil d’administration du Foyer libanais.