Plus de 200 migrants se sont noyés en Méditerranée centrale en deux jours, ce qui porte à plus de 1.000 le nombre de ceux qui sont morts depuis janvier sur cette principale route migratoire reliant l’Afrique à l’UE, a indiqué jeudi l’ONU.
Dans un communiqué, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) se dit “choquée” par ces “noyades en masses en Libye” et demande une “action internationale urgente pour renforcer les efforts de sauvetage en mer”.
“Ces décès tragiques nous rappellent que les guerres et la pauvreté continuent de pousser les gens à entreprendre des voyages désespérés qui leur coûtent leurs économies, leur dignité et, en fin de compte, leur vie”, a déclaré le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, cité dans le communiqué.
“Il n’a jamais été aussi urgent de s’attaquer aux causes profondes (des déplacements, ndlr), d’améliorer les conditions en Libye et dans d’autres pays le long de la route, d’offrir des alternatives sûres et de toujours sauver les gens en mer”, a-t-il demandé. Selon le HCR, plus de 200 migrants sont morts noyés en Méditerranée centrale les 19 et 20 juin, dans trois tragédies séparées.
Le 19 juin, un bateau en bois transportant des réfugiés et migrants a chaviré au large des côtes libyennes. Sur une centaine de passagers, seuls cinq ont survécus et ont été secourus par les garde-côtes libyens et débarqués dans la banlieue de la capitale Tripoli, selon le HCR qui s’appuie sur les témoignages des survivants. Un certain nombre de corps ont été récupérés par des sauveteurs ou échoués sur les plages.
Le même jour, un canot pneumatique avec quelque 130 personnes à bord a coulé à un autre endroit au large de la côte libyenne. Soixante survivants ont été secourus par des pêcheurs locaux qui les ont ramenés à Dela (35 km à l’ouest de Tripoli). Selon le HCR, 70 personnes se seraient noyées dans cet incident.
Enfin, le 20 juin, les garde-côtes libyens ont mené une opération de sauvetage au large de Garabulli, à 64 km à l’est de Tripoli. Les survivants, débarqués à Tajoura, ont rapporté que plus de 50 personnes voyageant avec eux avaient péri, d’après l’agence de l’ONU.
Ces tragédies portent à plus de 1.000 le nombre de personnes décédés en 2018 sur la route migratoire de la Méditerranée centrale, selon le HCR, qui prévient que le nombre de réfugiés et de migrants tentant de traverser la Méditerranée devrait augmenter avec l’arrivée de l’été, une saisons plus favorable à la navigation en haute mer.
Source:(L’Observateur)