La date et le lieu – dans un « pays tiers », en territoire neutre mais « très pratique pour la Russie comme pour les Etats-Unis » – devraient être annoncés conjointement jeudi 28 juin. Du moins le principe d’une rencontre exclusive entre Vladimir Poutine et Donald Trump, qui ne se sont jamais vus qu’en marge de sommets internationaux – la dernière fois en novembre 2017 au Vietnam –, est-il acquis. « Ce sera le sommet international le plus important de cet été », a promis Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique du Kremlin.
Les deux parties sont parvenues à cet accord, mercredi, à l’issue de plusieurs heures de discussions avec John Bolton, conseiller à la sécurité nationale du président américain.
La présence à Moscou de M. Bolton, malgré son profil de nationaliste partisan d’une ligne dure sur tous les sujets internationaux – en particulier sur le dossier nord-coréen et la sortie de l’accord nucléaire avec l’Iran, mais aussi, jusqu’ici, sur la Russie –, était attendue. La dernière visite ici d’un officiel américain, en l’occurrence l’éphémère secrétaire d’Etat Rex Tillerson, remonte à avril 2017. Depuis, plus rien.
L’annexion de la Crimée, le conflit en Ukraine, les accusations d’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine de 2016, la situation en Syrie et les attaques chimiques du régime de Bachar Al-Assad, allié de Moscou, contre sa population, n’ont cessé, année après année, de dégrader la relation bilatérale.
Sur le front syrien, le moment choisi pour mettre au point la rencontre entre les deux chefs d’Etat était sans doute propice. Washington a récemment signifié aux rebelles de Deraa, au sud de la Syrie, soumis à d’intenses bombardements de l’aviation russe, qu’ils ne devaient pas s’attendre à un soutien militaire, malgré la délimitation d’une zone de « désescalade » conclue un an plus tôt avec la Russie.
Les frappes de la coalition Etats-Unis-France-Royaume-Uni menées en avril contre Damas en représailles à une attaque chimique sont remisées, tout comme la confrontation armée sur le terrain, en février, entre des mercenaires russes et des forces kurdes soutenues par des militaires américains
Source :Le Monde