La France veut contribuer à trouver un compromis avec les pays d’Europe de l’Est pour garantir le principe de solidarité entre membres de l’Union européenne sur les questions migratoires malgré leur refus répété d’accueillir des réfugiés.
“La solidarité dans son principe n’est pas négociable, on peut réfléchir sur les modalités”, a dit jeudi une source à la présidence française, après une rencontre entre Emmanuel Macron et les dirigeants polonais, hongrois, tchèque et slovaque avant le Conseil européen à Bruxelles.
“Ça peut être une contribution à Frontex (agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, ndlr), matérielle et financière, ça peut être une contribution financière aux actions que nous menons en Libye, à la formation des garde-côtes, à des projets de développement en Afrique du Nord”, a-t-elle ajouté.
Les dirigeants de ces quatre pays d’Europe de l’Est ont déjà offert il y a quelques mois une aide de 35 millions d’euros à l’Italie pour soutenir les efforts menés en Libye afin de réduire le nombre de départs vers l’Europe.
La question des relocalisations de migrants est au coeur d’une proposition portée par la France et l’Espagne consistant à créer des centres fermés dans les pays d’arrivée des migrants, semblables aux hotspots ouverts en Grèce après la crise de 2015.
Pour les quatre pays du groupe dit de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie), “c’est difficile d’accepter l’idée que ça soit décidé à Bruxelles et qu’on leur impose un quota obligatoire de personnes”, a dit la source. “Ça, on peut le comprendre mais uniquement si le principe de solidarité reste intangible.”
“Si vous n’accueillez pas un nombre, un petit nombre ou un grand nombre de réfugiés, vous devez contribuer différemment à la solidarité européenne.”
Le président français avait exprimé de fortes réserves sur le système européen des quotas obligatoires lors d’une tournée et Autriche, Roumanie et Bulgarie en août, avant de se montrer plus discret, en raison notamment de l’insistance d’Angela Merkel de maintenir ce principe.
Emmanuel Macron et les quatre autres dirigeants ont convenu que des réunions sur ce sujet auraient lieu dans les semaines et les prochains mois et au moins deux de ces pays ont dit leur intérêt pour une telle solution, a ajouté la source.
Source:(Reuters)