Le candidat de l’opposition au Mali, Soumaïla Cissé, a rejeté lundi à l’avance les résultats du second tour de la présidentielle, appelant le pays à se lever face à « la dictature de la fraude » après un scrutin qui s’était pourtant déroulé dans de meilleures conditions sécuritaires qu’au premier tour.
Les résultats du duel entre le président sortant et favori Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et l’opposant Soumaïla Cissé doivent être proclamés en milieu de semaine par la Cour constitutionnelle, mais « d’ores et déjà, nous (les) rejetons », a lancé à ses partisans Soumaïla Cissé du balcon de son siège de campagne.
La mission d’observation de l’Union européenne doit présenter son rapport préliminaire sur le déroulement du scrutin du second tour mardi. IBK devrait ensuite s’exprimer depuis son siège de campagne en début d’après-midi.
Le vainqueur entrera en fonction début septembre avec la lourde tâche de relancer l’accord de paix conclu en 2015 avec l’ex-rébellion à dominante touareg, dont l’application accumule les retards, dans ce vaste pays du Sahel toujours confronté à la menace djihadiste malgré cinq années d’interventions militaires internationales.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés ou dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement. Malgré l’accord de paix, les violences ont persisté et ont progressé vers le centre et le sud du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisins.
Interrogé début juin par l’AFP, Soumaïla Cissé avait estimé qu’il faudrait « absolument éviter une crise électorale ». Mais alors qu’en 2013 il avait reconnu sa défaite, déjà face à IBK, avant même l’annonce des résultats, il n’a cessé cette fois d’accuser le camp de son opposant de profiter de l’insécurité dans le centre et le Nord pour truquer le scrutin.
Source : AFP