Le président américain Donald Trump a affirmé lundi que des membres d’un gang très violent et des personnes originaires du Moyen-Orient se trouvaient dans la caravane de milliers de migrants qui fait route depuis plusieurs jours vers les États-Unis.
«Prenez votre caméra, allez au milieu, et cherchez. Vous allez trouver le MS-13, vous allez trouver des moyen-orientaux, vous allez trouver de tout», a indiqué le président à des journalistes, avant de s’envoler pour le Texas.
«Et, devinez quoi? Nous ne les autorisons pas à venir dans notre pays. Nous voulons la sécurité, nous voulons la sécurité», a-t-il poursuivi. «J’ai vu des rapports et il y a beaucoup d’un peu tout le monde dans ce groupe» de migrants.
Le gang Mara Salvatrucha (MS-13), dont la plupart des membres sont d’origine salvadorienne, est né dans les rues de Los Angeles dans les années 1980, mais il sème désormais la terreur au Guatemala, au Honduras et au Salvador. En mai, la Maison-Blanche avait qualifié ses membres d’»animaux violents».
Donald Trump fait souvent référence à ce gang pour justifier sa rhétorique anti-immigration.
Lundi matin, dans une série de tweets, il avait reproché à l’armée et à la police mexicaines d’être «incapables» d’arrêter les migrants.
Il a dit : “Sadly, it looks like Mexico’s Police and Military are unable to stop the Caravan heading to the Southern Border of the United States. Criminals and unknown Middle Easterners are mixed in. I have alerted Border Patrol and Military that this is a National Emergy. Must change laws!”
«Des criminels et des moyen-orientaux inconnus se sont mélangés» avec les migrants, avait-il ajouté, disant avoir attiré l’attention de l’armée américaine et des gardes-frontières sur ce dossier qu’il a qualifié d’urgence nationale.
Il a annoncé une réduction immédiate des aides à trois pays d’Amérique centrale –Honduras, Salvador et Guatemala– en les accusant d’avoir été incapables «d’empêcher les gens de quitter leur pays pour entrer illégalement aux États-Unis».
Bravant la soif, la chaleur et l’épuisement, des milliers de migrants, plus de 7 000 selon les Nations Unies, se sont remis en route lundi matin, après une deuxième nuit au Mexique, pour tenter de rejoindre la frontière avec les États-Unis, à 3 000 km de là.
«La caravane comprend 7 233 personnes, dont la plupart ont l’intention de continuer leur marche vers le Nord», a déclaré lundi le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Aziz Haq, en soulignant la nécessité qu’elles soient «traitées avec respect et dignité».
Arrivés dimanche à Tapachula, les migrants ont mis le cap lundi sur la ville de Huixtla, à 40 km de là, dans le même État du Chiapas, à l’extrémité sud du Mexique. Ils espèrent ensuite gagner Tijuana ou Mexicali, dans le nord du pays.
«Marchez avec nous pour voir ce que vous ressentez», a crié un migrant, en donnant le signal du départ, sur la place Tapachula, où des milliers d’hommes, femmes et enfants ont dormi dehors, sous des pluies torrentielles.
«Je me sens forte, malgré la température du soleil, ce qui nous inquiète, ce sont les enfants déshydratés», explique Noemi Bobadilla, 39 ans, originaire de San Pedro Sula.
Source : Le Journal de Montréal