Favori du second tour de la présidentielle, le candidat d’extrême droite qui se voit comme un « Trump tropical » a articulé sa campagne sur la lutte contre l’insécurité.
Populiste, provocateur, considéré d’extrême droite, Jair Bolsonaro, du Parti social libéral (PSL), est arrivé largement en tête à l’issue du premier tour des élections brésiliennes, dimanche 7 octobre, frôlant l’élection au premier tour avec 46,1 % des voix. Son concurrent direct, Fernando Haddad, du Parti des travailleurs (PT), a récolté 29,2 % des voix. Le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle au Brésil est désormais le favori du second tour, le 28 octobre.
Il est souvent présenté comme étant le « Trump tropical ». Dans son programme pour les élections, Jair Bolsonaro s’affiche comme un candidat populiste, antisystème et sécuritaire :
« Nous proposons un gouvernement décent, pas comme les autres qui nous ont plongés dans une crise éthique, morale et fiscale. Un gouvernement qui ne pratique pas le donnant-donnant et ne passe pas d’accords fallacieux. (…) Un gouvernement qui rende le pays à ses vrais propriétaires : les Brésiliens. »
Son programme se fonde sur trois grandes lignes directrices : la sécurité et la lutte contre la corruption, la santé et l’éducation, l’économie. Il entend proposer une alternative aux treize années de gouvernance du Parti des travailleurs, un argument qui a plu à un électorat brésilien marqué par le ras-le-bol politique.
La sécurité est le premier point abordé par Jair Bolsonaro dans son programme. Le député et candidat pointe du doigt l’importance de la criminalité et des homicides dans le pays. Il propose différentes mesures visant à réduire l’insécurité, dont l’investissement massif dans les forces de police, qu’il qualifie de héros nationaux. Il souhaite par ailleurs leur octroyer une protection juridique d’Etat, pour éviter les condamnations de forces de l’ordre suite à des bavures.
Jair Bolsonaro souhaite également réduire l’âge de la majorité pénale de 18 ans à 17 ans. Une mesure qui n’est pas nouvelle mais qui avait déjà fait l’objet de critiques il y a quelques années.
Ancien capitaine dans l’armée, Bolsonaro promet, s’il est élu, de nommer plusieurs militaires à des postes de ministre. Il affirme aussi vouloir réformer l’Estatuto do desarmamento (« statut de désarmement »), qui mettait fin au droit de port d’arme, loi votée en 2003, avec comme volonté de « garantir au citoyen son droit à sa légitime défense, à celle de sa famille, sa propriété et celle d’un tiers ». Cette mesure allant pourtant à l’encontre de son constat selon lequel sept morts sur dix au Brésil seraient provoquées par une arme à feu.
Le volet de la corruption est également très important dans sa campagne. Jair Bolsonaro profite des scandales impliquant le parti de la gauche, avec notamment l’incarcération de Luiz Inacio Lula da Silva depuis avril pour corruption, pour décrédibiliser son principal adversaire du PT, Fernando Haddad. Le député fédéral Bolsonaro entend lutter pour davantage de transparence dans les dépenses publiques, avec la mise en place, notamment, d’un système plus strict de budget, dit « base zéro ». Il espère aussi, en privatisant plusieurs entreprises publiques, réduire les risques de corruption et les dépenses inutiles.
Source : Le Monde