Un dernier adieu au Patriarche de la seconde indépendance du Liban .

Des dizaines de milliers de personnes, toutes confessions confondues, pratiquement tout le Liban officiel et des représentants de plusieurs chefs d’État arabes et occidentaux ont fait hier leurs adieux au patriarche émérite Nasrallah Sfeir, « doyen de l’Église maronite et pilier du Liban », pour reprendre les termes de son successeur, Mgr Béchara Raï.

Les obsèques ont été organisées sur le parvis de Bkerké où le cercueil du patriarche, a été deposé et entouré du clergé.

Le Patriarche maronite, le Cardinal Béchara Boutros Rahi a appelé  le Cardinal Sfeir le doyen de l’Eglise Maronite , le Patriarche de la seconde indépendance du Liban et de la réconciliation, le patriarche de fer et le rocher inébranlable, le patriarche de la réconciliation nationale, le patriarche irremplaçable, le résistant sans armes, ni épée, ni missile, la soupape de sécurité de la nation, la garantie de la pérennité du peuple ». Il est une personnalité qui ne se répète pas et une vraie perte nationale a poursuivi le prélat Rahi dans son oraison funèbre. Le défunt “était en constante coordination avec le pape Jean-Paul II, il s’est entretenu avec des responsables de grands Etats et était constamment préoccupé par l’Eglise maronite tout en menant une réforme de liturgie”, il a également renforcé les liens de l’unité nationale, a reconstruit l’Etat en éliminant le pouvoir des sous-états et a favorisé la coexistence”, a ajouté le prélat Rahi lors de la messe de requiem du Patriarche décédé.

Le souverain pontife, le pape François a accordé la bénédiction apostolique au Patriarche Sfeir et à sa famille et ses proches, lors de ses obsèques , représenté par le Cardinal Leonardo Sandri. Mgr Sandri a  présenté au nom du pape ses condoléances aux fils de l’Eglise maronite qui l’a protégé pour des années.

“C’est un homme libre. Il a accompli sa mission dans des conditions difficiles en défendant la souveraineté et l’indépendance de son pays. Il restera un visage radieux de l’histoire du Liban”, a dit Mgr Sandri.

Le président de la République a accordé au Patriarche Sfeir, l’ordre national du Mérite pour ses contributions au Liban.

Les présidents de la République, Michel Aoun, du Parlement, Nabih Berry, et du Conseil, Saad Hariri ont assisté aux obsèques.

Le défilé de personnalités qui ont présenté leurs condoléances à Mgr Raï s’est poursuivi jusqu’à 13 heures, pendant que des messes d’accompagnement étaient célébrées. Peu avant 17 heures, le cercueil a été sorti de l’église de Bkerké, et c’est une procession qui a été organisée jusqu’à la tribune où il a été déposé.

Le bureau de presse du siège épiscopal de Bkerké a annoncé hier soir dans un communiqué que les condoléances se clôtureront demain, vendredi.