Le Parti du Brexit de l’europhobe Nigel Farage, partisan d’une rupture nette avec l’UE, est grand vainqueur des élections européennes au Royaume-Uni avec 31,6% et 29 députés à Strasbourg. Le populiste a promis une “réforme globale” du système politique britannique.
Selon les résultats définitifs publiés lundi, le Parti du Brexit devance ainsi le parti europhile libéral-démocrate, à 20,3% des voix et 16 sièges, l’opposition travailliste à 14,1% et 10 sièges, les Verts à 12% et sept députés. Les Conservateurs au pouvoir, relégués à la cinquième place, n’obtiennent eux que 9% des suffrages et 4 élus.
“Notre intention est de faire de la politique très, très différemment”, a affirmé Nigel Farage à des journalistes à Londres, au lendemain de sa victoire, même s’il n’a “pas encore” établi comment.
“Contrairement aux autres partis, nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais il est déjà assez clair que notre objectif principal sera une réforme politique globale de ce pays”, a-t-il affirmé, évoquant une réforme de la Chambre des Communes et du système électoral.
Un seul programme, le Brexit
Nigel Farage, 55 ans, a échoué à six reprises à se faire élire député au Parlement britannique. Partisan d’une rupture nette avec l’UE, même sans accord, il n’avait d’autre programme que le Brexit pour ce scrutin européen.
“Nous avons 110’000 partisans enregistrés (…) et nous allons les consulter directement”, a-t-il indiqué. “Si nous n’avons pas quitté l’UE le 31 octobre, le Parti du Brexit participera aux élections législatives et neutralisera encore tout le monde”, a-t-il ajouté.
Electeurs en colère
Créateur de cette formation il y a à peine quatre mois, Nigel Farage, ancien président du parti europhobe et anti-immigration UKip, a capitalisé sur la colère des électeurs face à l’interminable feuilleton du Brexit.
Ce dernier, prévu le 29 mars, a en effet été repoussé au 31 octobre au plus tard, faute de soutien des députés britanniques à l’accord de sortie conclu avec Bruxelles par la Première ministre britannique Theresa May.
Celle-ci a donc dû organiser en catastrophe des élections européennes, avant d’annoncer vendredi qu’elle démissionnerait le 7 juin, tirant les conclusions de son échec à mettre en oeuvre le Brexit.
Source :ATS, AFP