La prochaine présidente de la Commission européenne sera Ursula Von der Leyen qui a réussi à rassembler une majorité de 383 voix au Parlement européen. L’Allemande conservatrice formera son équipe de Commissaires qu’elle souhaite paritaire entre hommes et femmes.
Son prédécesseur, Jean-Claude Juncker avait recueilli 422 voix sur les 376 nécessaires en juillet 2014. Ce dernier est issu du même parti que Von der Leyen, le PPE (parti populaire européen).
Ursula Von der Leyen, âgée de 60 ans, est née à Bruxelles. Son père, Ernst Albrecht, travaillait à la Commission européenne. En effet, elle est la première femme à en assumer la présidence.
Sa candidature qui résulte d’un compromis franco-allemand, avait été récemment accueillie par le Parlement.
Le PPE et Renaissance, le groupe centriste où siège La République en marche, l’ont toutefois accordée leur soutien. Le groupe des sociaux-démocrates, plus divisé, s’est finalement prononcé en sa faveur par une majorité des deux tiers, au vu de l’inflexion donnée par la candidate à son programme.
La délégation française, les Verts, la gauche radicale ainsi que l’extrême droite ont voté contre sa nomination.
Mardi matin, durant son discours devant le Parlement, elle s’est efforcée de donner des garanties à la gauche et aux écologistes concernant l’Europe sociale et la lutte contre le réchauffement climatique.
Elle s’est engagée à ce que l’UE devienne “le premier continent neutre sur le plan climatique à l’horizon 2050” et à fixer un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre “de 50, voire 55% d’ici 2030” au lieu des 40% actuellement prévus.
Elle a proposé la transformation d’une partie de la Banque européenne d’investissement en “banque du climat” dotée d’une capacité d’investissement d’un milliard d’euros sur les dix prochaines d’années, pour soutenir les investissements nécessaires. Une proposition conforme à celle d’Emmanuel Macron dans la campagne.
Elle a proposé ainsi la création d’un “fonds de transition destiné à soutenir ceux qui sont le plus touchés” par les mesures climatiques et l’imposition une taxe carbone aux frontières.
La chrétienne-démocrate, a promis de défendre “la dimension sociale” de l’UE, considérée comme résultat de l’économie de marché, et a rappelé qu’elle avait été ministre des Affaires familiales avant de s’occuper des Armées.
Dans son discours, Von der Leyen s’est exprimée pour un salaire minimum dans tous les pays de l’UE et pour un “fonds de réassurance chômage” destiné à soutenir les économies des pays touchés par un “choc extérieur”.
Concernant l’immigration, la nouvelle présidente de la Commission Européenne s’est engagée à “réduire les migrations irrégulières, lutter contre les passeurs, améliorer le droit d’asile et aider les réfugiés”, tout en appelant à plus de “solidarité avec les pays les plus exposés”, surtout ceux du bassin méditerranéen.
De plus, l’allemande a promis d’organiser dès 2020, une “conférence pour l’avenir de l’Europe” destinée à relancer le projet européen avec les citoyens, comme le souhaitait Emmanuel Macron.
Après l’élection de cette proche de la chancelière allemande Angela Merkel, Berlin prendra pour la deuxième fois de son histoire la tête de la Commission. Ursula Von der Leyen quitte donc par la grande porte la politique allemande.
Suite à sa nomination par les chefs d’Etat et de gouvernement au début juillet, Ursula von der Leyen a su convaincre les eurodéputés échaudés par sa désignation alors qu’elle n’était pas tête de liste lors de la campagne électorale.
Fatima Matar et Ghia Dergham
Reuters, Euronews, AFP.