Un procureur italien avait ordonné mardi le débarquement en Sicile des migrants recueillis par l’Open Arms et la mise sous séquestre du navire. Bloqué en mer depuis 19 jours, le bateau de l’ONG a accosté peu avant minuit à Lampedusa.
Après 19 jours de bras de fer entre le gouvernement italien et l’ONG Proactiva Open Arms, le navire de migrants a finalement accosté mardi peu avant minuit à Lampedusa. Quelques heures plus tôt, le procureur d’Agrigente, Luigi Patronaggio avait pris cette décision, après qu’une inspection de la police judiciaire et de deux médecins a constaté une situation difficile à bord.
Sur la décision du procureur, le navire de l’ONG a été mis sous séquestre, dans le cadre d’une enquête contre X pour séquestration de personnes, omission et refus d’actes officiels. Sur Facebook, le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, s’en prend à l’ONG et ses partisans qui cherchent, selon lui, à le discréditer. «Si quelqu’un pense me faire peur avec la énième plainte et demande de procès, il se trompe, écrit-il sur Facebook. Ce serait une blague d’être parvenu à convaincre l’Espagne d’envoyer un navire [pour récupérer les migrants, NDLR] et maintenant d’œuvrer à les faire débarquer en Italie et faire juger le ministre de l’Intérieur qui continue de défendre les frontières du pays.»
La décision du procureur a été annoncée peu de temps après le départ d’Espagne d’un navire militaire sur lequel étaient censés être transbordés la centaine de migrants encore à bord de l’Open Arms. Madrid avait pris cette décision après qu’une dizaine de migrants s’étaient jetés à l’eau dans un geste désespéré pour rallier à la nage l’île italienne.
Les conditions de vie à bord du navire humanitaire se compliquaient a indiqué l’ONG dans un communiqué publié lundi, évoquant une «situation de grave crise psychologique à bord». 27 mineurs non accompagnés ont toutefois pu débarquer samedi mais un peu moins de 100 personnes, secourues par l’Open Arms le 1er août, étaient restées coincées à bord. Quatre migrants se sont jetés à l’eau dimanche, tentant désespérément de rejoindre la terre ferme. Deux jours plus tard, ce mardi, ils étaient imités par quinze migrants, certains sans gilets de sauvetage. Selon une porte-parole de l’ONG, ils ont été «secourus» par les garde-côtes italiens et amenés sur l’île. «La situation est hors de contrôle», a conclue sur Twitter l’ONG .
Source : Le figaro