Chaque fois qu’il fait l’objet d’un scandale, Donald Trump dégaine la même stratégie. Cela n’a pas raté avec l’affaire du coup de fil ukrainien. Le président a commencé par essayer de calmer le jeu en appelant Nancy Pelosi, la chef de file des démocrates à la Chambre. C’est la tactique du « promoteur immobilier ». Amadouer son client en lui parlant de vive voix et en lui faisant miroiter un rabais. Il lui a demandé, selon les médias, comment ils pouvaient s’arranger pour éviter d’aller au clash et éviter que cette affaire ne prenne trop d’ampleur. Elle lui a rétorqué que le mieux était de communiquer la plainte du lanceur d’alerte au Congrès, comme la loi l’exige.
Après des semaines de refus, la Maison-Blanche a donc publié le compte rendu de ce coup de fil du 25 juillet, puis elle a annoncé qu’elle allait donner aux élus du Congrès le rapport sur la plainte. Cela n’a pas suffi à apaiser les démocrates. À 17 heures mardi, Nancy Pelosi a annoncé l’ouverture d’une enquête en vue d’une destitution de Donald Trump qui a « trahi son serment de président, (leur) sécurité nationale et l’intégrité de (leurs) élections ». « Le président doit être tenu pour responsable de ses actes. Personne n’est au-dessus de la loi », a-t-elle lancé. Donald Trump a très mal pris cette déclaration. Il pensait apparemment avoir désamorcé la bombe. S’il a peu de chances de perdre sa place, ce n’est pas très glorieux pour son image. Seuls trois présidents avant lui ont été soumis ou ont failli être soumis à cette humiliante situation.
Source : Le Point