Emmanuel Macron s’alarme ce jeudi de la « fragilité extraordinaire de l’Europe », qui « disparaîtra » si elle « ne se pense pas comme puissance dans ce monde », dans un entretien à l’hebdomadaire The Economist publié jeudi. « Je ne crois pas dramatiser les choses, j’essaye d’être lucide », souligne le chef de l’État, qui pointe trois grands risques pour l’Europe : qu’elle ait « oublié qu’elle était une communauté », le « désalignement » de la politique américaine du projet européen et l’émergence de la puissance chinoise « qui marginalise clairement l’Europe ».
Le président français, qui plaide pour une politique d’investissement active en Europe, a estimé jeudi que la règle sur le maintien du déficit public des pays de la zone sous la barre des 3 % du PIB relevait d’un « débat d’un autre siècle ». « Nous avons besoin de plus d’expansionnisme, de plus d’investissements. (…) Je pense que c’est pour ça que le débat autour du 3 % dans les budgets nationaux, et du 1 % du budget européen, est un débat d’un autre siècle », a-t-il déclaré dans une interview à l’hebdomadaire The Economist publié jeudi.
Le chef de l’État a également dénoncé le fonctionnement actuel de l’Otan à la lumière des récents actes et réactions de la Turquie et des États-Unis, notamment. « Ce qu’on est en train de vivre, c’est la mort cérébrale de l’Otan », a déclaré Emmanuel Macron à l’hebdomadaire, l’expliquant par le désengagement américain vis-à-vis de ses alliés de l’Otan et le comportement de la Turquie, membre de l’alliance atlantique. Il faut « clarifier maintenant quelles sont les finalités stratégiques de l’Otan », a affirmé le chef de l’État en plaidant de nouveau pour « muscler » l’Europe de la défense alors qu’un sommet de l’Otan aura lieu à Londres début décembre.
Source : Le Point