Assigné à résidence à Tokyo, l’ex-patron de Renault et de Nissan, qui a passé 130 jours en détention, prépare son long procès prévu au printemps prochain. Il risque quinze ans de prison.
Tokyo doit lui paraître étroit et le Japon petit. Un pays, si fascinant soit-il, perd tout son attrait quand on ne peut pas le quitter. Carlos Ghosn n’a plus mis un pied hors de l’Archipel depuis que son avion en a touché le sol il y a un an, le 19 novembre 2018, le jour où sa vie a basculé. Inculpé quatre fois, l’industriel franco-libano-brésilien n’est certes plus en prison, où il a passé au total 130 jours ; il est assigné à résidence. On dirait une de ces mauvaises blagues populaires, «quel est le comble pour…?», car quelle contrainte sinon l’immobilité forcée pourrait le plus peser à cet homme dont la vie était un perpétuel tour du monde, la carrière un symbole de la mondialisation, et l’identité déjà un voyage?
D’autre part, L’ancien président de la République aurait profité de son déplacement officiel au Japon pour rencontrer Carlos Ghosn, selon « Le Journal du dimanche ».
« Nous avons eu une longue conversation », a confirmé au Journal du dimanche (JDD) l’ancien président Nicolas Sarkozy, comme le révèle l’hebdomadaire ce 17 novembre. Selon le journal, l’ancien président, chargé de représenter la France à la cérémonie d’investiture du nouvel empereur du Japon, aurait profité de sa venue officielle dans l’archipel pour rencontrer l’ex-patron déchu de Renault-Nissan Carlos Ghosn, en octobre dernier. « J’aurais jugé indigne d’être là et de ne pas essayer de le voir », a estimé Nicolas Sarkozy, sans livrer plus de détails au JDD pour autant.
D’après Le Journal du dimanche, l’entretien entre les deux hommes a duré une heure et demie et s’est tenu dans un salon de l’ambassade de France à Tokyo. L’hebdomadaire affirme que Nicolas Sarkozy avait eu le feu vert d’Emmanuel Macron en amont pour s’entretenir avec l’ancien PDG de Renault-Nissan-Mitsubishi. Sous haute surveillance permanente, Carlos Ghosn est sorti de prison le 25 avril dernier et attend désormais son procès devant la justice japonaise. Comme le rappelle encore le JDD, l’ancien PDG n’est désormais autorisé qu’à de très rares visites de ses proches. Il n’a cependant plus droit de communiquer depuis près de sept mois avec sa femme, Carole Ghosn. Interpellé il y a bientôt un an, le 19 novembre 2018, à l’aéroport de Tokyo, Carlos Ghosn est poursuivi au Japon pour une série de délits financiers. Des accusations qu’il n’a cessé de nier.