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Safran, astragale, rhodiole et bacopa : les nouvelles stars de la mémoire

Toutes les possibilités de la nature n’ont pas encore été épuisées, comme le souligne le Dr Éric Lorrain. Quatre nouvelles plantes font leur arrivée.

Pour «  épicer  » sa mémoire, rien ne vaut le safran, ce fameux «  or rouge  » hors de prix. L’Iran en procure un d’excellente qualité et des laboratoires français en proposent désormais dans un but thérapeutique. Ses extraits sont bien titrés en crocine, crocétine et safranal (les trois principaux marqueurs de son activité pharmacologique) et soigneusement contrôlés. Des travaux ont mis en évidence son effet bénéfique sur la mémoire. Une étude a même conclu à une nette amélioration des performances à des tests cognitifs de personnes souffrant de formes modérées à sévères de la maladie d’Alzheimer, après un an et demi de traitement.

«  Mais la mémoire n’est qu’une des facettes de l’activité du cerveau, elle est souvent l’un des témoins d’une dépression ou l’une des manifestations du stress ou du surmenage  », précise le Dr Éric Lorrain, médecin phytothérapeute et président de l’IESV. «  Les bons résultats du safran sont liés à son effet neuroprotecteur. Il agit sur les neurotransmetteurs, mais aussi sur l’inflammation, la réparation et la nutrition du cerveau.  » Il est maintenant bien établi que, dans la dépression, son activité au bout de six semaines est comparable à celles des médicaments prescrits de façon habituelle.

L’astragale est une autre plante dont les spécialistes disposent depuis peu sous forme d’extraits standardisés. Elle pousse dans le nord-est de la Chine, en lisière des forêts. Il faut attendre qu’elle ait 4 ou 5 ans pour en récolter les racines. C’est une plante anti-âge, qui permet de lutter contre le vieillissement en stimulant la télomérase, une enzyme qui protège les télomères situés aux extrémités des chromosomes. Normalement, ils raccourcissent à chaque division cellulaire. Avec ce traitement, ils peuvent même rallonger.

D’autre part, l’astragale est immuno-stimulante. Elle s’oppose au déclin immunitaire fréquent après 65 ans, et elle protège les reins, le cœur ainsi que le métabolisme. Au niveau cérébral, certaines études montrent une protection du tissu nerveux, notamment chez les personnes souffrant de maladies neurodégénératives. Les phytothérapeutes l’utilisent en association avec des plantes majeures comme le curcuma et le ginkgo.

Quant à la rhodiole, elle aussi s’est imposée sur ce secteur. Cette plante à fleurs verdâtres originaire des hautes montagnes glaciales, jadis utilisée par les Vikings pour récupérer des forces, a été redécouverte par les Russes. Proche du ginseng, c’est une plante adaptogène, donc qui améliore les capacités globales d’adaptation au stress sur le plan physique, psychique, immunitaire et métabolique avec notamment une régulation du cortisol. Or l’excès de cette hormone du stress est néfaste pour les neurones, il perturbe la neurotransmission et dégrade le cerveau. Des études chez le rat soumis au stress montrent un effet neuroprotecteur de la rhodiole, voisin de celui du safran. Les deux sont d’ailleurs parfois associés pour leur effet global sur l’humeur et la cognition (mémoire, concentration…). La rhodiole peut aussi être associée avec le ginseng, le millepertuis ou le guarana en fonction des besoins.

Enfin, le bacopa est une plante de la pharmacopée ayurvédique, comme le curcuma, dont les effets sur la mémoire et la cognition ont été prouvés par un certain nombre d’études chez l’homme. Il est toujours associé à du safran ou à d’autres substances.

«  Les plantes actives sur la mémoire n’ont pas une action segmentaire, mais un effet plus général  », conclut le Dr Lorrain, qui est très favorable à l’automédication (même si une évaluation de la mémoire doit être réalisée par un spécialiste en cas de troubles sérieux). En revanche, il déconseille vivement l’achat de plantes dont la provenance n’est pas connue. Ça, il ne faudrait jamais l’oublier.

Source : Science-et vie

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