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Alerte dans l’espace : un satellite s’apprête à exploser

Un défaut des batteries découvert en décembre pourrait provoquer l’explosion d’un satellite de télécommunications, avec un risque d’endommager d’autres satellites placés sur la même orbite. Une procédure d’urgence a été mise en place.

C’est par une lettre de la compagnie de télévision par satellite DirectTV à la Commission fédérale des communications des Etats-Unis (Federal Communications Commission ou FCC) que la nouvelle a été rendue publique le 19 janvier dernier : un satellite opéré par la compagnie risque d’exploser le 25 février prochain (ou dans les jours qui suivent).

Il y est écrit : “En décembre, Spaceway-1 a subi une anomalie majeure qui a causé des dommages thermiques importants et irréversibles à ses batteries. Boeing, le constructeur de l’engin spatial, a conclu, sur la base de toutes les données disponibles, que […] il existe plutôt un risque important d’explosion de ces éléments de batterie.”

Si pour l’heure on ignore les détails de cette “anomalie majeure” ayant rendu les batteries instables, on sait très bien en revanche que l’explosion et l’éjection de débris satellitaires à très haute vitesse dans un espace circumterrestre déjà saturé en objets artificiels risque d’endommager d’autres satellites voire de provoquer un effet “domino” d’explosions ou dégradations successives de satellites.

Pas une panne, une explosion !

En général, quand un satellite arrive en fin de vie, il est “désorbité” à l’aide de ses propulseurs, et le propergol restant dans le propulseur est vidé dans l’espace – pour éviter tout risque d’explosion. Puis, si le satellite est en orbite basse (200 km à 2 000 km), on le précipite dans l’atmosphère pour qu’il y brûle. Si son orbite est géostationnaire (36 000 km), alors il est placé dans une orbite “de rebut” situé à plus de 200 km au-dessus…

Mais si une panne survient qui rend impossible le transfert, le satellite reste sur son orbite et constitue un nouveau déchet incontrôlable, soit un risque pour les autres satellites. Néanmoins, le cas de Spaceway-1, en orbite géostationnaire, est bien plus inquiétant car ce n’est pas une panne mais bien un explosion qui se prépare – un arrêt forcé du fonctionnement du circuit par batterie n’étant pas faisable.

Explosions en chaîne

En effet, le satellite est pour l’heure alimenté en électricité par énergie solaire grâce à ses panneaux, mais dès le 25 février il entrera dans sa “saison d’éclipse” – la Terre faisant obstacle entre lui et le Soleil – et devra passer en alimentation sur batterie : les données télémétriques reçues par son constructeur (Boeing) indiquent alors qu’elles exploseront.

Circonstance aggravante, la vidange du propergol restant dans un satellite qui doit être mis hors-service demande des mois et n’aura pas le temps de se faire ici : il pourrait donc y avoir une double explosion potentialisant la dangerosité des débris (en vitesse d’éjection et en nombre).

Aussi, la société DirecTV a demandé à la FCC d’autoriser en urgence le transfert de Spaceway-1 dans une orbite de rebut située à 300 km au-dessus de l’orbite géostationnaire, une “séquence qui prendra environ 21 jours, ce qui laisse environ sept jours pour les opérations de vidange avant que le vaisseau spatial ne soit mis hors service.”

Cet intervalle de temps étant peut-être trop court, la FCC a approuvé la demande de déclasser Spaceway-1 avant la date prévue et a accordé une dérogation pour ignorer la règle de vidange du propulseur.

La seule information “rassurante”, selon DirecTV, est que ce satellite ne dessert pas directement des clients et n’aura donc pas d’impact sur la qualité du service.

Science et Vie

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