À partir du second semestre 2020, le numéro un de la publicité en ligne va augmenter ses tarifs de 5% pour les annonceurs.
Depuis le 1er janvier, une loi autrichienne impose une taxe de 5% sur les revenus issus de la publicité en ligne. Cette dernière ne concerne que les entreprises réalisant plus de 750 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, dont 25 millions d’euros en Autriche. Une autre façon de désigner les Gafa, soit les géants du numérique comme Google, Facebook ou Amazon. «Ce n’est que justice que les géants du numérique actifs en Europe paient leur juste part d’impôts», avait déclaré le chancelier autrichien Sebastian Kurz fin 2018, à l’annonce de ce qui n’était encore qu’un projet de loi.
La réplique de Google ne s’est pas fait attendre. À partir du second semestre 2020, le numéro un de la publicité en ligne va augmenter ses tarifs de 5% pour tous les annonceurs «dont les publicités sont vues en Autriche, et ce quel que soit le pays où ils se trouvent», indique un e-mail envoyé à ses clients la semaine dernière, et publié par les médias autrichiens. Le géant affirme ne pas avoir le choix: «Les coûts de notre activité en Autriche ont augmenté de 5% en lien avec l’introduction de la nouvelle taxe sur les services numériques.» Ce seront donc ses clients qui la paieront.
Cette logique n’est pas sans rappeler celle de Amazon France. En octobre, le cybermarchand avait annoncé l’augmentation de 3% de la commission payée par les vendeurs utilisant sa plateforme, et ce pour compenser la «taxe Gafa» française. Cette dernière a provoqué le courroux de Washington. Face à la menace d’une forte augmentation des droits de douane sur les produits français exportés vers les États-Unis, l’encaissement de la taxe a été reporté à décembre. Le temps pour l’OCDE de trouver une solution internationale à l’épineuse problématique de la taxation des géants du numérique.