L’accusation et la défense au procès en destitution de Donald Trump ont ferraillé une dernière fois lundi au Sénat à deux jours de son acquittement certain. Reste une seule question –qui pourrait avoir un impact sur la fil narratif en vue de l’élection du 3 novembre: quelques élus républicains et démocrates vont-ils sortir du rang et défier leur parti?
Chez les démocrates, trois sénateurs élus en des terres républicaines sont sous pression et pourraient voter pour acquitter Donald Trump, notamment Joe Manchin (Virginie occidentale) ou Doug Jones (Alabama). Côté républicain, Mitt Romney (Utah) et Susan Collins (Maine) sont les seuls à avoir voté avec les démocrates pour entendre des témoins, mais rien ne dit qu’ils iront plus loin.
«Quand un président essaie de forcer un allié à l’aider à tricher dans nos élections, puis cherche à étouffer l’affaire, nous devons dire ”ça suffit”», a lancé l’élu démocrate et procureur en chef Adam Schiff en conclusion de son réquisitoire. «Nous avons prouvé que Donald Trump est coupable. Maintenant, rendez la justice de manière impartiale et condamnez-le», a-t-il lancé aux cent élus de la chambre haute du Congrès, qui rendront leur verdict mercredi.
«Le président n’a rien fait de mal», a rétorqué l’avocat de la Maison Blanche Pat Cipollone, en demandant aux élus de «rejeter les chefs d’accusation» retenus contre Donald Trump, abus de pouvoir et entrave au travail du Congrès.
«Je vous demande de le faire d’une manière qui transcende les partis», a-t-il ajouté, dans un appel voilé aux sénateurs démocrates centristes
L’issue du procès fait peu de doutes: la Constitution impose une majorité des deux tiers (67 voix sur 100) pour destituer un président. Avec seulement 47 démocrates, il faudrait que 20 républicains se joignent à eux. Reste à voir si Mitt Romney, qui a critiqué Donald Trump, osera défier son parti.
Ces interventions se poursuivront mardi et, dans un télescopage de l’actualité, précéderont le traditionnel discours sur l’état de l’Union, que Donald Trump prononcera devant tous les parlementaires.
La soirée s’annonce tumultueuse: le président pourrait en profiter pour se poser à nouveau en victime, attaquer ses rivaux et vanter son bilan. «J’espère que les républicains et les Américains réalisent que cette mascarade totalement partisane est exactement cela: une mascarade», a tweeté l’impétueux président, en avant-goût de son discours.
Source : 20minutes.fr