Le mammifère le plus braconné au monde a peut-être joué un rôle dans la transmission du coronavirus. Dès l’an dernier, nous nous étions intéressés aux origines de ce trafic.
Dans un dispensaire dévolu aux animaux sauvages de la banlieue de l’étouffante métropole sud-africaine, quatre vétérinaires s’activent autour d’un pangolin. La pièce est exiguë. Des piles de cages vides tapissent un mur. Couché sur une table d’opérations spartiate, l’étrange fourmilier couvert d’écailles a l’allure d’une miniforteresse ambulante. « Il aurait dû être remis en liberté la semaine dernière, mais une infection a retardé l’opération », précise Nicci Wright, directrice du Wildlife Veterinary Hospital et chargée de la faune africaine pour l’ONG Human Society International.
Le pangolin serait l’animal coupable de coronavirus? . A ce jour, n’est étayée d’aucune preuve concluante de la part de la communauté scientifique. Elle aura eu cependant un mérite. Celui de mettre sous les projecteurs un animal jusque-là méconnu du grand public. Un mammifère qui, s’il est pourtant l’espèce la plus braconnée au monde, n’a jamais bénéficié de la même attention que les rhinocéros, les éléphants, les tigres, les lions ou les girafes.
Sur sa fameuse liste rouge des espèces menacées, l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) place tous les types de pangolins au niveau «danger critique» ou «vulnérable». Le pholidote à écailles, dont on recense huit sous-espèces différentes dans le monde réparties entre le sud de l’Asie et l’Afrique, est de surcroît parfaitement inoffensif.