L’OCDE vient de revoir à la baisse ses prévisions de croissance mondiale. L’Italie sera à zéro, la France à +0,9 % seulement… Et encore, dans le scénario rose où tout se règle facilement. Des secteurs sont déjà sinistrés, comme le tourisme. Bercy vient d’annoncer une première salve de mesures pour aider les entreprises.
D’un point de vue économique, la maladie virale partie de Chine est plus profonde que ne l’admettaient jusqu’ici les grands docteurs de la finance. Il y a deux semaines, le gouvernement français jouait le calme : il tablait sur un simple recul de 0,1 % de l’économie française par rapport aux prévisions initiales d’une croissance fixée à +0,3 pour le premier trimestre, comme l’avait indiqué Bruno Le Maire, ministre de l’Economie ou les experts de la Banque de France. Ce n’est plus d’actualité. Aucun chiffre n’est plus donné, mais une stagnation sur ce début d’année est désormais possible en France, et dans le reste de l’Europe.
Le symptôme principal de la maladie, c’est la chute bien plus forte qu’anticipée du marché chinois : en janvier, ce pays qui pèse pour 16 % de l’économie mondiale, a divisé quasiment par deux son activité. La crise a bloqué les usines dans de nombreuses régions, ainsi que les transports, mais elle est aussi très forte dans tout le secteur des services, devenu le moteur économique du pays (60 % de sa richesse). L’institut Oxford Economics chiffre désormais sur l’année la croissance chinoise à +4,6 % seulement, d’autres experts annonçant même qu’elle tombera sous les 4 %, contre +6,1 % l’an dernier, un niveau qui était déjà considéré comme faible pour ce pays habitué à des +10 % par an !