Selon une étude, relayée par « Numerama », les produits phytosanitaires perturbent fortement le développement du cerveau des larves.
Les abeilles ne sont pas les seules à subir les effets des pesticides, leur progéniture aussi. Selon une étude publiée dans la revue scientifique Proceedings of the Royal Society, et relayée par Numerama, les individus adultes exposés à certains produits phytosanitaires peuvent entraîner par la suite des dysfonctionnements dans le développement du cerveau chez les larves.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs britanniques ont utilisé une technique de microtomographie aux rayons X, permettant de retranscrire des échantillons de cerveaux en 3D. Au total, plus de 100 abeilles ont été examinées en laboratoire. Il leur a été fourni du nectar empli de néonicotinoïdes, des substances toxiques présentes au sein de multiples pesticides dans le monde. Les résultats, comparés à ceux de colonies d’abeilles saines, ont montré que les individus nés après la contamination avaient des cerveaux plus petits. Un défaut de croissance permanent pour les insectes touchés.
Des abeilles avec des capacités réduites
In fine, les larves qui grandissent après avoir été au contact de pesticides, rapportés dans la ruche par les adultes selon les chercheurs, n’arrivent pas à développer certaines compétences nécessaires au bon fonctionnement d’une colonie. Ces abeilles contaminées peu après leur naissance rencontrent, par exemple, plus de difficultés à trouver de la nourriture. « Ces résultats démontrent comment les colonies peuvent éprouver un impact par les pesticides des semaines après l’exposition. (…) Notre travail met en lumière un besoin de créer des règles sur l’usage des pesticides en prenant en compte ce risque d’exposition », explique Richard Gill, coauteur de l’étude.
Le 31 décembre dernier, la France a interdit deux pesticides ayant le même mode d’action que les néonicotinoïdes, néfastes pour les abeilles. Ces néonicotinoïdes, apparus dans les années 1990 et devenus les insecticides les plus utilisés au monde, s’attaquent notamment au système nerveux des insectes. Les pollinisateurs n’y échappent pas : même à faible dose, abeilles et bourdons touchés sont désorientés, et ne retrouvent plus leurs ruches.
Source : Le Point.fr