La Bourse de Paris continue de déraper, valeurs pétrolières en tête, après l’éclatement de l’«Opep +».
Nouveau coup de tabac sur les marchés en ce début de semaine sous les effets conjugués de l’expansion de l’épidémie de coronavirus, et surtout de l’effondrement du pétrole. En milieu de matinée, le CAC 40 qui avait déjà glissé de plus de 4% vendredi perd plus de 6% à 4820 points. À cette heure, 6 de ses composantes chutent de plus de 10%, à commencer par la société de services parapétroliers TechnipFMC (- 22%) et bien sûr Total (- 13%). Mais les industrielles comme ArcelorMittal, Renault et Peugeot dérapent également.
En repassant sous les 4 800 points, l’indice parisien a maintenu perdu plus de 20% de sa valeur depuis le sommet de 6 111 points qui ne remonte qu’au 19 février.
Cette nuit le Nikkei 225 japonais a chuté de 5,07%. Logiquement l’Europe n’est pas épargnée ce matin: l’Eutostoxx 50 chute de 7%.
Surnommé «Opep +», le cartel de l’or noir étendu, qui aux 14 membres de l’organisation ajoute la Russie et ses alliés, vient de voler en éclats.
Face à la baisse de la demande d’or noir découlant du fort ralentissement de l’activité, Riyad et Moscou ne sont pas parvenus, cette fois, à se mettre d’accord sur une réduction concertée de leurs productions. Premier exportateur mondial de brut, l’Arabie saoudite a fait cavalier seul en réduisant ses prix de ventes officiels régionaux, et elle pourrait accroître sa production dans les semaines qui viennent.
L’Arabie saoudite renoue ainsi avec la «stratégie de part de marché», qui repose sur l’accroissement des volumes et avait fait chuter le cours du Brent de près de moitié au second semestre de 2014. Le cours du baril de référence a ainsi chuté d’environ 30% ce matin, du jamais vu depuis la guerre du golfe en 1991, en revenant sur les 31 dollars. Pour l’heure, il se traite aux environs de 36 dollars, alors qu’il dépassait les 70 dollars début janvier.
Par ailleurs, si la propagation de l’épidémie de coronavirus semble toujours ralentir en Chine, elle gagne en intensité dans d’autres régions du monde, où les restrictions sanitaires se multiplient. Ses conséquences économiques s’alourdissent et dépassent désormais largement le secteur du tourisme.
À l’inverse, l’once d’or, valeur refuge, prend plus de 5% à plus de 1 670 dollars.