Les États-Unis ont annoncé lundi avoir entamé leur retrait militaire graduel, alors que deux présidents afghans ont prêté serment dans la journée.
Journée pour le moins mouvementée en Afghanistan, lundi. Alors que les États-Unis ont annoncé avoir entamé leur retrait militaire graduel, pour réduire leurs effectifs de plus de 4 000 hommes, le chef de l’État, Ashraf Ghani, et son principal adversaire, Abdullah Abdullah, ont tous deux prêté serment dans la journée comme présidents du pays. Un épisode qui plonge l’Afghanistan dans une nouvelle crise institutionnelle qui va retarder le début de négociations de paix inédites avec les talibans.
Des explosions ont retenti pendant les cérémonies à Kaboul : le groupe djihadiste État islamique (EI) a revendiqué le tir de dix roquettes. Le ministère de l’Intérieur a dénombré quatre projectiles et un policier légèrement blessé. Cet incident souligne que l’insécurité reste très élevée malgré le processus de paix qui a pour l’instant abouti à la signature, le 29 février à Doha, d’un accord historique entre les États-Unis et les talibans après 18 années de guerre.
Ce texte prévoit le retrait total des forces américaines et étrangères d’Afghanistan sous 14 mois, en échange de garanties des talibans en matière de lutte antiterroriste et du lancement de négociations directes sans précédent entre le gouvernement afghan et les rebelles. Mais si l’armée américaine a bien annoncé lundi avoir entamé son retrait graduel, pour porter ses effectifs d’environ 13 000 militaires actuellement à 8 600 dans les 135 jours, la double cérémonie d’investiture qui se tenait au même moment à Kaboul se dresse comme un nouvel obstacle aux négociations de paix. Leur début, prévu mardi, sera sans doute reporté, sans qu’aucune nouvelle date n’ait été annoncée.
Source : Le point.fr