L’ancien vice-président américain est en bonne position pour remporter le duel qui l’oppose au sénateur. «Ensemble, nous battrons Donald Trump, nous rassemblerons ce pays», a-t-il déclaré.
Joe Biden a confirmé son avance dans la course à l’investiture démocrate en remportant mardi 10 mars les primaires dans les États du Michigan, du Missouri, du Mississippi et de l’Idaho. Son rival, Bernie Sanders, était en tête dans deux autres États, le Dakota du Nord l’état de Washington, dont les résultats sont encore partiels.
Mais même s’il remporte ces deux États, Sanders aura du mal à rattraper son retard sur Biden. Si la moitié des états américains n’ont pas encore voté pour les primaires, le nombre de délégués favorise Joe Biden, qui est à présent presque assuré d’être investi en juillet prochain comme le candidat démocrate face à Trump.
L’ancien vice-président d’Obama, sur qui plus personne ne misait il y a encore quelques semaines, a prononcé un discours de rassemblement à Philadelphie, en Pennsylvanie : «Je tiens à remercier Bernie Sanders et ses partisans pour leur énergie inlassable et leur passion… Nous partageons le même objectif, et ensemble, nous vaincrons Donald Trump».
Biden veut rétablir l’autorité présidentielle
Biden a rappelé aussi le retournement soudain de sa campagne après sa victoire en Caroline du Sud, que de nombreux commentateurs avaient déclaré moribonde. «Nous voulons gagner chaque vote dans chaque État», a déclaré Biden aux électeurs qui ont soutenu Sanders et d’autres candidats, «nous avons besoin de vous, et il y a une place dans notre campagne pour chacun de vous».
La campagne électorale s’est déroulée alors que l’épidémie de coronavirus prend de l’ampleur aux États-Unis. Joe Biden a critiqué la gestion de la crise par Donald Trump, et a assuré qu’il entendant rétablir l’autorité présidentielle dans cette période de peur et d’incertitude. «Ce soir, nous avons franchi un pas de plus vers la restauration de la décence, de la dignité et de l’honneur de la Maison-Blanche».
Silence de «Bernie»
Que va faire maintenant Bernie Sanders ? La pression de l’establishment démocrate, qui redoute que ses idées très à gauche pour les États-Unis n’effraient les électeurs centristes, s’est immédiatement accentuée pour qu’il se retire au nom du rassemblement contre le président républicain.
Dans l’immédiat, le sénateur, rentré dans son fief du Vermont, a décidé de ne pas s’exprimer publiquement, selon les médias américains. Un silence qui en dit long sur le dilemme de celui qui prône une «révolution politique» et a électrisé des foules souvent jeunes autour de ses promesses d’assurance-maladie universelle et d’études gratuites.
«Ce n’est pas fini», a juste glissé dans un tweet une figure de son équipe de campagne, Nina Turner. Une porte-parole de «Bernie» a, elle, donné rendez-vous au prochain débat télévisé, qui sera pour la première fois un face-à-face entre les deux candidats septuagénaires. «Dimanche, l’Amérique va enfin entendre Biden défendre ses idées, ou son absence d’idées», a ironisé Briahna Joy Gray.