Il y a encore quelques jours, les cas graves d’infection au nouveau coronavirus chez de très jeunes patients restaient isolés et liés à la présence d’une pathologie préexistante. Mais avec l’augmentation rapide du nombre de malades, ces cas “exceptionnels” semblent se multiplier.
Jeudi 26 mars 2020, lors de son point presse quotidien, le directeur général de la Santé Jérôme Salomon a annoncé la mort d’une jeune fille de 16 ans du coronavirus à Paris, faisant d’elle la plus jeune victime française de la pandémie. Sa mère, interrogée par l’AFP, a fait savoir que sa fille n’avait pourtant rien d’autre “qu’une petite toux” il y a quelques jours. De quoi encore remettre en question ce que l’on sait à ce jour du Covid-19, que l’on ne pensait agressif que chez les personnes âgées ou vulnérables.
Les statistiques vont en tout cas dans ce sens : si les enfants de 0 à 18 ans ne sont pas à l’abri d’être infectés par le virus, ils sont en grande majorité asymptomatiques ou présentent de légers symptômes. Mais à mesure que les nombres de personnes infectées et de morts augmentent, les cas de formes sévères de Covid-19 chez de très jeunes sujets, même rares, se multiplient inexorablement.
Des exceptions qui confirment la règle
Ainsi, en Iran, l’agence de presse turque Anadolu fait mention de la mort d’un enfant de 6 ans, sans donner plus d’informations sur la présence d’éventuelles comorbidités chez le petit patient. Au Panama, c’est cette fois le décès d’un malade de 13 ans qui est confirmé par la chaîne Aljazeera, là encore sans plus de détails. Aux États-Unis, CNN rapporte encore qu’une enfant de 12 ans, testée positive au Covid-19, s’est “battue pour sa vie” dans un hôpital d’Atlanta, en précisant cette fois que la fillette n’avait “pas de pathologies préexistantes”. Après avoir manifesté les symptômes d’une pneumonie le 15 mars 2020, elle aurait été placée sous assistance respiratoire cinq jours plus tard. Selon son cousin, cité par CNN, son état est désormais “stable”. En Californie enfin, les autorités ont annoncé mardi 24 mars la mort d’un adolescent de 17 ans. Son décès “devrait faire l’objet d’une évaluation prochaine par le Centres de contrôle et de prévention des maladies”.
En France, avant l’annonce du décès de l’adolescente, les témoignages de parents inquiets s’étaient déjà multipliés sur les réseaux sociaux : le biathlète français Simon Fourcade, frère de Martin, avait fait savoir il y a quelques jours sur Twitter que sa nièce de 6 semaines venait “de sortir de trois jours d’hospitalisation après avoir attrapé le virus”. Également relayé, le récit d’une mère toulousaine qui a vu ses deux fillettes de 4 ans et 10 mois, présentant “tous les symptômes du coronavirus”, clouées au lit durant près de 10 jours. Ces dernières n’ont toutefois pas été testées, rapporte le site de La Dépêche.