Un peu d’espoir quant à l’épidémie de coronavirus émerge en Europe, le continent qui recense le plus de morts, mais qui pourrait voir ses chiffres refluer, tandis que les Etats-Unis s’attendent à une semaine extrêmement difficile, de l’aveu du président Donald Trump.
La pandémie a fait au moins 68.125 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, pour près de 1.245.000 cas recensés, d’après un bilan établi par l’AFP dimanche soir.
L’un d’eux est le Premier ministre britannique Boris Johnson. Dix jours après avoir été testé positif, il a été hospitalisé dimanche. “Mesure de précaution”, ont assuré ses services: il reste aux commandes. Le chef de gouvernement conservateur “continue de présenter des symptômes persistants du coronavirus”, cependant.
La pandémie de nouveau coronavirus a tué plus de 50.000 personnes en Europe, dont près de 85% en Italie, en Espagne, en France et au Royaume-Uni, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles lundi à 9h45 GMT. Avec un total de 50.209 morts (pour 675.580 cas), l’Europe est le continent le plus durement touché par la pandémie de Covid-19. Avec respectivement 15.877 et 13.055 décès, l’Italie et l’Espagne sont les pays au monde les plus atteints. La France dénombre 8.078 morts sur son sol, le Royaume-Uni 4.934.
Amerique
USA
Aux Etats-Unis, où le bilan approche 10.000 morts (9.633 dimanche), la propagation inquiète. “Dans les jours à venir, l’Amérique va supporter le pic de cette terrible pandémie. Nos combattants dans cette bataille à la vie et à la mort sont les incroyables médecins, infirmiers et personnels de santé en première ligne”, a affirmé dimanche soir le président Donald Trump.
“Nous savons tous que nous devons atteindre un certain seuil, qui va être horrible en terme de morts, pour que les choses commencent à changer. Nous arrivons tout près de ce point-là maintenant. Et les deux prochaines semaines vont être, je pense, très difficiles”, a-t-il jugé.
Le directeur de l’Institut national des maladies infectieuses, Anthony Fauci, a évoqué une mortalité “en train de se stabiliser”. Mais “ça va être une mauvaise semaine” et “nous avons du mal à contrôler” la pandémie, a-t-il admis.
L’administrateur fédéral des services de santé publique, Jerome Adams, a préparé l’opinion publique au pire. “La semaine prochaine sera un moment comme Pearl Harbor, comme le 11-Septembre, sauf que ce ne sera pas localisé, ce sera dans tout le pays”.
M. Trump ne s’est cependant pas départi de son volontarisme. “Nous voulons faire retourner les gens au travail. Tout le monde veut revenir. Nous voulons ouvrir le pays aussi vite que possible”, a-t-il souligné.
Dans l’épicentre, la mégalopole de New York, le système de santé est “en situation de stress” faute “d’équipements et de professionnels” en nombre suffisant, d’après le gouverneur de l’Etat, Andrew Cuomo.
Une baisse du nombre de morts dimanche lui a fait espérer être “très proche du pic”, même s’il “est encore trop tôt” pour le savoir.
Mexique
Le président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, a promis dimanche des économies au sein de son gouvernement et des investissements pour sauvegarder l’emploi, afin de faire face au ralentissement économique provoqué par l’épidémie de coronavirus. “La formule que nous appliquons pour cette crise temporaire est la somme de trois éléments de base: davantage d’investissements publics pour le développement social, le plein emploi, l’honnêteté et l’austérité républicaine”, a déclaré le président mexicain dans un discours.
Il a également promis davantage d’austérité au sein de l’Etat à commencer par une réduction de son salaire et de tous ses ministres, la suppression des primes pour les hauts fonctionnaires et une baisse de certaines dépenses gouvernementales comme la publicité, afin d’éviter une hausse de la dette publique.
Europe
Italie
En Italie, “la courbe a commencé sa descente”, constatait dimanche le patron de l’Institut supérieur de la Santé, Silvio Brusaferro. Le pays, qui compte près de 16.000 morts, sait néanmoins qu’il a “encore quelques mois difficiles” devant lui, a insisté le ministre de la Santé, Roberto Speranza. “Il ne faut pas baisser la garde”, a confirmé le Premier ministre Giuseppe Conte. La solidarité s’organise comme elle peut, avec de la nourriture passée de balcon en balcon dans les quartiers pauvres de Naples.