Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé un recours généralisé aux tests sérologiques après le 11 mai pour tester les personnes présentant des symptômes du Covid-19, le Docteur Claude Cohen, président du syndicat national des médecins biologistes, explique le fonctionnement de ces tests et pourquoi ceux-ci font encore l’objet de recherche par les services scientifiques.
Dans sa troisième allocution aux Français prononcée lundi 13 avril, le président Emmanuel Macron a annoncé la prolongation du confinement jusqu’au lundi 11 mai, date charnière à partir de laquelle les écoles seront rouvertes progressivement et le recours aux tests sera généralisé. Une nécessité afin de tester les personnes présentant des symptômes du coronavirus pour les isoler. Ces tests, sérologiques, diffèrent de ceux utilisés jusque-là.
Quelle différence avec les autres tests ?
“On parle de tests sérologiques qui sont les tests d’immunité, et non les tests PCR (effectués à l’aide d’un prélèvement nasal, NDLR) qui déterminent si vous êtes dans la phase aiguë de la maladie”, précise le Docteur Claude Cohen, président du syndicat national des médecins biologistes, dimanche. “Ceux dont parle le président de la République, testent l’immunité pour identifier les personnes qui ont été, ou pas, immunisés”.
De combien de ces tests dispose-t-on ?
“Aujourd’hui, on n’en a pas encore assez, mais ça monte en puissance”, affirme le médecin biologiste. Ce dernier déclare que les biologistes sont en contact avec le ministère afin qu’il les aide à obtenir le nombre de tests dont ils manquent. “On est en capacité, dans le secteur privé, de produire environ 50.000 tests par jour, et avec les hôpitaux on arriverait à 70 000 tests par jour”, précise-t-il.
Si le médecin biologiste explique que beaucoup de réactifs existent actuellement sur le marché, “ils ne sont pas encore utilisés en routine”. En effet, les tests qui seront utilisés n’ont pas encore été validés par les instances scientifiques. “On ne sait pas encore quels sont les tests qui seront utilisables et fiables en termes de sensibilité ou en termes de spécificités”.
“On n’a pas encore la cinétique (le mouvement, NDLR) des anticorps”, ajoute le Dr Claude Cohen. “On ne sait pas s’ils sont protecteurs de la maladie, et ces tests ne permettent pas de statuer sur la contagiosité de la personne”. En résumé, si ces tests peuvent d’ores et déjà donner une idée de l’immunité d’une personne, ils ne mesurent pas encore son potentiel de contagion.
Pour le président du syndicat national des médecins biologistes, ces tests pourront être un outil important du déconfinement, “mais pour l’instant, on n’est pas encore au 11 mai”, rappelle-t-il, évoquant le travail effectué d’ici-là par les services scientifiques pour donner des réponses et déterminer quels sont les anticorps protecteurs. “On travaille sur tous les éventuels obstacles à ce que ces tests soient un outil réellement intéressant”, ajoute-t-il. “Mais on y arriver forcément parce que la France est très en avance au niveau de la validation des tests.”
Source :Europe 1