« Excellences, Mesdames et Messieurs,
J’ai le plaisir de vous accueillir aujourd’hui, maintenant que le gouvernement du Liban a approuvé son plan de réformes financières, sur la base duquel j’ai envoyé une demande au FMI, conjointement avec le ministre des Finances, dans le but d’entamer des négociations et d’élaborer rapidement un programme détaillé afin de sortir le Liban de la situation très difficile dont souffre son peuple.
Les Libanais, comme vous le savez, sont privés d’accès à leurs dépôts, et confrontés à un cours de dollar très élevé sur le marché parallèle qui gruge leurs richesses. Ils réclament la fin de la corruption, des services publics plus efficaces, un environnement propice au commerce et espèrent qu’un avenir meilleur soit proche. Leur voix est entendue par le gouvernement, et nous nous sommes engagés à leur apporter les réformes nécessaires le plus rapidement possible.
Le choix qui s’offrait à nous était très simple : soit continuer sur la même voie et voir notre secteur financier s’effondrer, emportant avec lui l’argent de notre peuple et tuant tout espoir de redressement du pays en compensant les pertes aussi lourdes, soit œuvrer de concert et élaborer un plan de travail bénéficiant du soutien de la plus grande majorité, étant donné qu’un appui ferme aux réformes est essentiel sur le plan interne, mais aussi eu égard les relations avec les institutions internationales et les amis bilatéraux. Mon gouvernement a immédiatement décidé de mettre rapidement en place un plan de réformes financières comme premier jalon sur la voie des réformes.
Le plan du gouvernement établit un diagnostic clair de la situation, et a été accueilli publiquement par les partenaires multilatéraux et plusieurs partenaires bilatéraux. Il a également été salué par diverses institutions financières privées dans le monde en raison de l’examen minutieux de la situation et, évidemment, quelque chose de si audacieux pourrait déclencher des réactions sévères. Toutefois, il est clair que même les voix les plus fortes n’ont pas remis en question la validité des conclusions. Le plan intègre également des réformes structurelles et fiscales tant attendues, en plus de nouvelles suggestions ayant trait aux développements récents. Il vise à offrir aux Libanais une nouvelle trajectoire de croissance stimulée par la réduction des pertes, et à protéger le Liban contre d’éventuels chocs futurs, tout en assurant le financement nécessaire et en s’engageant dans une économie productive qui garantit le bien-être des libanais et assure des emplois de qualité. Il souligne également l’importance de la construction de solides filets de sécurité à court terme pour alléger le fardeau pour les pauvres et les chômeurs. Le plan prend en considération les besoins de financement, mais aussi les aspects sociaux, économiques, monétaires et structurels essentiels à un meilleur environnement de travail.
Bien entendu, le plan de relance financière demeure un plan, et il a été conçu par tous ceux qui se sont réunis autour de la table du Conseil des ministres afin d’obtenir le soutien le plus solide possible. Comme vous le savez, le consensus a un prix, et nous savons qu’à terme, nous devrons négocier les détails, mais nous avons réussi à faire baisser ce prix autant que possible. Notre plan intègre de nombreux points qui sont en suspens depuis très longtemps, car nous n’avons pas hésité à prendre en charge ce qui trainait depuis des années en plus des nouvelles initiatives de nos ministres. Cela devrait accroître l’engagement populaire et politique en faveur de notre programme. Mais encore une fois, un plan reste une abstraction si nous ne commençons pas la mise en œuvre de ses différentes composantes le plus rapidement possible, et j’annonce ici que j’ai demandé à tous les ministres d’élaborer les textes et les projets relatifs à chaque point dans les prochaines semaines, car nous nous efforcerons de faire passer la plupart des composantes avant même la conclusion d’un éventuel accord avec le FMI, car nous sommes conscients que cela sera essentiel pour optimiser le soutien au Liban. Le plan a déjà atteint son objectif et le moment est venu de le mettre en œuvre.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Le Liban est dans une situation critique et a plus que jamais besoin de ses amis. À cet égard, nous réclamons votre participation active aux conseils d’administration des institutions internationales pour soutenir nos efforts. Nous ne demandons qu’un traitement équitable à un pays qui fait face à de nombreuses crises dévastatrices et concomitantes, à un pays qui est devenu en plus le important pays hôte de réfugiés par habitant, et qui fait face aux conséquences du COVID-19. Nous nous réjouissons de vos suggestions et nous acceptons d’être traités en fonction du volume des livrables en termes de réformes, mais nous avons besoin de votre engagement pour assurer le bon niveau de financement afin de faire face efficacement aux crises. Nous sollicitons également votre engagement continu en ce qui concerne le financement des besoins du Liban dans le cadre d’un programme et dans le contexte de CEDRE.
Notre but n’est pas de passer d’un programme à l’autre, ni de continuer à aller vers vous pour un soutien sans fin. Notre but est plutôt de libérer enfin le potentiel de notre peuple et de notre économie pour construire un Liban fort et prospère. C’est pourquoi nous vous demandons également aujourd’hui de nous soutenir à travers des investissements étrangers directs, et de vous engager auprès des autorités et du secteur privé pour développer conjointement le monde des affaires au Liban et pour conclure de nouveaux accords afin de garantir les marchés appropriés pour une nouvelle économie libanaise productive. Notre peuple possède le savoir-faire nécessaire et nous nous engageons à créer l’environnement propice au travail. Il est temps de nouer de nouveaux partenariats dans le cadre de notre programme de réformes. »
Bureau de presse de la Présidence du Conseil des ministres