VIRUS ET CHALEUR – Quel serait l’effet de températures plus élevées sur la propagation du virus ? Faut-il espérer un recul de l’épidémie à la faveur des chaleurs estivales ? Et quel pourrait être la conséquence d’une utilisation de la climatisation ?
L’arrivée des beaux jours et la hausse des températures mettront-elles à mal l’épidémie de Covid-19 ? A l’instar de la grippe saisonnière, beaucoup espèrent que ce nouveau virus soit sensible à la chaleur et que sa circulation baisse en intensité. Mais la corrélation est-elle si simple ? Et quelle pourrait être la conséquence d’une utilisation plus importante de la climatisation ? Éléments de réponses avec le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et auteur de ‘Coronavirus – Comment se protéger ?
Peut-on compter sur la hausse des températures pour mettre un terme à l’épidémie de Covid-19 ?
Dr Gérald Kierzek : Il est certain que le Covid ne résiste pas à une température supérieure à 60 degrés, conseillée notamment pour le lavage des masques. Plus globalement, on sait aussi que la chaleur a une action sur les virus de type coronavirus. Cela a été observé avec l’épidémie de SARS-CoV-1 en 2004 et plus récemment le MERS en 2014. La hausse des températures avait fortement ralenti leur propagation. Pour le Covid-19, une étude brésilienne montre que, pour des températures comprises entre 16 et 25 degrés, chaque degré d’augmentation diminue la transmission du virus de 4 %.
Donc l’arrivée de l’été aura raison du Covid ?
Oui, il ne suffira pas de se dorer au soleil sur une plage cet été pour faire mourir le coronavirus. Le meilleur moyen de lutter contre la propagation du virus est encore le respect des gestes barrières : lavage des mains, port du masque et distanciation sociale. Ce sont des mesures de bons sens. Nous devons ralentir au maximum ce virus et éviter que de nouveaux foyers n’apparaissent. Si nous relâchons nos efforts seulement parce qu’il fait beau, l’épidémie pourrait repartir de plus belle dès que les températures diminueront.
Le maintien de lieux frais cet été ne va-t-il encourager la survie du Covid ?
Si nous vivons une nouvelle canicule cet été, la fraîcheur maintenue artificiellement sera le grand casse-tête. Je sais que de nombreux médecins se posent déjà la question des climatiseurs dans les Ehpad ou les hôpitaux. Comment concilier lutte contre les grosses chaleurs grâce à la climatisation, pour la santé des résidents et des patients, et en même temps ne pas créer les conditions favorables à la survie du Covid-19 ? Une question qui reste toujours en suspens.
L’équation n’est pas aussi simple. Pour le SARS-CoV-1 et le MERS, les épidémies ont duré plusieurs années. Pour l’expérience brésilienne, il s’agit d’une étude en laboratoire dans des conditions que l’on ne retrouve jamais dans l’environnement. Les températures fluctuent et n’augmentent pas de manière linéaire. Sans oublier la variation du taux d’humidité qui a une influence sur la propagation des virus. Le Covid-19 vient d’apparaître et nous manquons de recul pour être totalement définitifs sur le comportement de celui-ci à la chaleur.
Aussi, vous appelez à la prudence ?
Oui, il ne suffira pas de se dorer au soleil sur une plage cet été pour faire mourir le coronavirus. Le meilleur moyen de lutter contre la propagation du virus est encore le respect des gestes barrières : lavage des mains, port du masque et distanciation sociale. Ce sont des mesures de bons sens. Nous devons ralentir au maximum ce virus et éviter que de nouveaux foyers n’apparaissent. Si nous relâchons nos efforts seulement parce qu’il fait beau, l’épidémie pourrait repartir de plus belle dès que les températures diminueront.
Le maintien de lieux frais cet été ne va-t-il encourager la survie du Covid ?
Si nous vivons une nouvelle canicule cet été, la fraîcheur maintenue artificiellement sera le grand casse-tête. Je sais que de nombreux médecins se posent déjà la question des climatiseurs dans les Ehpad ou les hôpitaux. Comment concilier lutte contre les grosses chaleurs grâce à la climatisation, pour la santé des résidents et des patients, et en même temps ne pas créer les conditions favorables à la survie du Covid-19 ? Une question qui reste toujours en suspens.
Source : LCI