Le monde est passé en veille ou plutôt tourne à la limite au ralenti. Les espaces qui hier grouillaient de vie au quotidien sont devenus des lieux fantômes.
A travers le monde, les populations sont soumises à d’énormes restrictions, qu’il s’agisse de la fermeture des écoles, des restrictions de voyage ou d’interdictions de rassemblements de masse.
Il s’agit d’une réponse mondiale sans précédent à une maladie : le coronavirus Covid-19. Mais quand cela va-t-il cesser et quand pourrons-nous reprendre nos activités ?
Pour vaincre le Covid-19 et les épidémies à venir, le scientifique, Philippe Amouyel appelle à plus de moyens et d’anticipation, ainsi qu’à un changement de stratégie.
Il fait partie de ces médecins désormais habitués des plateaux de télé. Professeur de santé publique au CHU de Lille, Philippe Amouyel s’est retrouvé, comme ses collègues, projeté du jour au lendemain dans la lutte contre l’épidémie. Président de la Fondation Alzheimer, il a lancé le Covid-Score, qui calcule le risque de contracter une forme grave du virus. Il a été de ceux qui ont mis en garde dès septembre contre une deuxième vague.
Le professeur Amouyel voit que la sortie de ce virus ce n’est pas avant l’été 2022.
Amouyel ajoute : “L’été de cette année va être plus contraint. En septembre, la question de l’immunité collective va se poser, on ne l’atteindra pas. Il va falloir vacciner les moins de 18 ans.
Puis il y aura le retour de la grippe. La grippe est aussi une maladie infectieuse pour laquelle il y a une immunité collective qui se renouvelle tous les ans. Or cette année, personne n’a fait de grippe. Ça veut dire que les nouveaux virus qui vont arriver à partir de l’automne arriveront dans une population qui sera beaucoup plus sensible. On risque donc d’avoir une épidémie de grippe importante. Or une épidémie de grippe en temps normal ça sature les hôpitaux et ça entraîne des déprogrammations…
En février, la possibilité d’une nouvelle vague contre laquelle une troisième vaccination pourrait nous prémunir.
Et chaque année, il faudra se vacciner contre le Covid.”
En ce qui concerne le variant brésilien, Amouyel a dit : “Le variant brésilien se transmet plus que le variant britannique. Il faut donc limiter sa diffusion comme celle du variant sud-africain. Mais pour les trouver il faut faire plus de séquençage, or on ne séquence pas assez en France. De toute façon, le variant brésilien est sensible aux quatre vaccins utilisés en France mais le système immunitaire doit plus travailler qu’avec les autres pour s’en débarrasser, la question d’une troisième dose se pose, un boost peut-être à la rentrée sera nécessaire. Mais pour le moment les craintes c’est l’apparition d’autres variants.”
Donc la pandémie du coronavirus pourrait mettre plus de temps pour disparaitre, voire des années. Les dommages sociaux et économiques seraient catastrophiques pour chaque pays et à l’échelle mondiale.
On a besoin d’une “stratégie de sortie” de la crise, mais le coronavirus ne va pas disparaître pour autant.