Le vaccin Pfizer ne serait plus efficace qu’à 64% contre les infections au variant originaire d’Inde. Est-ce trop peu pour empêcher le virus de circuler ?
Le variant Delta, qui a d’abord été identifié en Inde, devrait devenir la prochaine souche dominante de la COVID-19 en Ontario pendant l’été, selon les dernières modélisations provinciales. Plus transmissible et plus résistant à la première dose de vaccin que les autres variants, il fait reconsidérer le niveau d’immunisation collective nécessaire pour endiguer le virus.
Avant son apparition, on estimait qu’il fallait qu’entre 75 % et 80 % des personnes soient immunisées afin de réaliser l’objectif.
En raison du variant Delta, ce niveau d’immunisation pourrait se révéler trop faible.
Plutôt que de donner un objectif chiffré en ce qui concerne l’immunisation, la Dre Barbara Yaffe, médecin hygiéniste adjointe de l’Ontario, a assuré en point de presse qu’avec la progression du variant Delta, le mieux est de faire vacciner tout le monde deux fois
.
En date de lundi, un peu plus de 12 % des Ontariens ont bouclé leur cycle de vaccination contre la COVID-19.
L’épidémiologiste David Fisman, qui siège à la Table de consultation scientifique de l’Ontario sur la COVID-19, a estimé quant à lui sur Twitter que l’immunité sera atteinte lorsque 90 % de la population sera vaccinée, et ce, pour plusieurs raisons.
D’abord, le variant Delta est plus contagieux que les autres souches du coronavirus. Le Royaume-Uni, un des pays champions de la vaccination, a été contraint de retarder son déconfinement devant la poussée du variant. Le pays a reconnu la semaine dernière qu’il est 40 % plus transmissible que le variant Alpha jusqu’alors dominant, celui-là même qui a gonflé la troisième vague en Ontario.
Ensuite, les personnes peuvent être infectées par le variant Delta même après avoir reçu leur première dose de vaccin contre la COVID-19.
“Nous constatons que chez les personnes ayant une dose de vaccin, la transmission est encore élevée. Les aspects de gravité en termes de décès et d’admissions à l’hôpital sont considérablement réduits, mais cela n’arrête pas la transmission.”
Les dernières estimations avancées par Nathan Stall, directeur adjoint de la Table de consultation scientifique font état d’une protection efficace à
30 à 40 % après la première injection, et monte à 70 à 80 % avec la deuxième dose.
À l’heure actuelle, avec une seule vaccination, il se peut que nous n’atteignions pas l’immunité collective assez rapidement si nous ne recevons pas le deuxième vaccin, a abondé l’immunologiste Eric Arts, de l’Université Western.Les régions ontariennes où le variant Delta est le plus prévalent ont accéléré sa distribution depuis la semaine dernière, tandis que l’Ontario a décidé de réduire l’intervalle entre l’administration des deux injections, que ce soit pour les vaccins Pfizer, Moderna (28 jours) et AstraZeneca (8 semaines).
Mais, somme toute, la vaccination et la distanciation physique fonctionnent même avec les variants, car les cas continuent de diminuer, a analysé leDr Santiago Perez, spécialiste des maladies infectieuses à l’Hôpital général de Kingston.
Cette immunité collective, il n’y a pas de numéro magique. Dès qu’on obtient le 30-40 %, on commence à avoir une protection collective petit à petit, a-t-il tempéré.Source : ici.radio-canada