Un nouveau drame. Treize corps ont été repêchés lundi après-midi après le naufrage, dans la nuit de dimanche à lundi, d’un bateau de migrants près de l’île italienne de Lampedusa. Il reste encore une dizaine de disparus, ont indiqué les gardes-côtes italiens. Les victimes retrouvées sont toutes des femmes, dont certaines enceintes, et, selon certains témoins, il y aurait huit enfants et d’autres femmes enceintes parmi les disparus. Vingt-deux personnes ont par ailleurs pu être secourues et transportées jusqu’au port de Lampedusa, au large de la Sicile.
« On ne peut pas mourir comme ça. Il faut identifier les filières (de passeurs) et encourager les actions pour rendre la Méditerranée plus sûre », a déclaré le maire de Lampedusa, Toto’ Martello, après ce drame qui survient quelques jours après la commémoration de la tragédie du 3 octobre 2013. Ce jour-là, une embarcation transportant environ 500 migrants clandestins africains avait fait naufrage près la même île de Lampedusa, faisant 366 morts. La catastrophe avait plongé l’Italie dans le deuil et provoqué le lancement de la vaste opération militaire de secours Mare Nostrum, avant qu’une succession d’autres naufrages ne pousse l’Union européenne et des ONG à envoyer des navires de secours.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 19 000 migrants sont morts ou ont disparu en Méditerranée alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe depuis ce naufrage de Lampedusa, 2016 restant comme une année noire avec 5 143 migrants disparus. Depuis le début de l’année, 1 041 migrants ont perdu la vie en mer. Selon les experts de l’organisation, si 2018 a été la moins meurtrière de ces dernières années (2 297 victimes recensées), elle est la plus « dangereuse » si l’on considère le rapport entre le nombre de départ et celui de décès. L’OIM a précisé que 72 263 migrants sont entrés en Europe par la voie maritime depuis le 1er janvier, soit 14 % de moins que les 84 345 personnes qui ont débarqué sur la même période l’année dernière.
Les arrivées en Grèce et en Espagne étaient respectivement de 39 155 et 17 405. Le nombre d’arrivées en Italie était de 7 892, contre 21 119 sur la même période en 2018. Pour tenter d’enrayer l’hécatombe en Méditerranée, plusieurs pays européens (dont l’Italie, la France, l’Allemagne et Malte) ont récemment élaboré un mécanisme de répartition automatique des migrants, dont le but est aussi de mettre fin aux négociations au cas par cas à chaque sauvetage opéré en mer. Ce dispositif sera soumis pour approbation à l’ensemble des pays de l’Union européenne lors d’un conseil européen des ministres de l’Intérieur prévu ce mardi à Luxembourg.
Source : Le Point