Selon des experts du MedEcc, l’augmentation de la température dans le bassin méditerranéen a déjà atteint 1,5 °C pour une moyenne mondiale de 1,1 °C.
Alerte autour de la Méditerranée. Selon des experts de la région, les pays méditerranéens sont particulièrement touchés par le changement climatique avec une augmentation des températures supérieure à la moyenne qui menace les ressources agricoles et en eau. Regroupés au sein du MedEcc, un réseau de plus de 600 scientifiques des pays méditerranéens, ces experts ont présenté leur rapport jeudi 10 octobre à Barcelone durant une réunion de l’Union pour la Méditerranée qui regroupe les pays européens et du bassin méditerranéen.
« Nous sommes une des régions du monde les plus touchées par le changement climatique », a dit Nasser Kamel, secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée, lors de la présentation de l’étude. Les scientifiques du MedEcc indiquent que l’augmentation de la température dans le bassin méditerranéen a déjà atteint 1,5 °C par rapport aux niveaux pré-industriels, pour une moyenne mondiale de 1,1 °C.
En 2040, selon leur étude, elle devrait atteindre 2,2 °C et pourrait s’élever à 3,8 °C dans certaines parties du bassin méditerranéen à la fin du siècle, tandis que les épisodes de canicule deviendraient « plus fréquents et/ou plus intenses ». Cette hausse des températures sera accompagnée d’« une réduction des précipitations dans les décennies à venir », pouvant atteindre jusqu’à 30 % dans des zones comme les Balkans ou la Turquie. Une augmentation des épisodes de pluies torrentielles est aussi à prévoir.
« La baisse des précipitations associée à l’intensification du réchauffement contribue à des tendances fortes vers un assèchement du climat », indique l’étude. Selon les auteurs de l’étude, « la population méditerranéenne considérée comme “pauvre en eau” (c’est-à-dire disposant de moins de 1 000 m3 par habitant et par an) devrait passer de 180 millions (de personnes) en 2013 à plus de 250 millions dans les 20 prochaines années ».
Les récoltes pourraient être affectées par l’appauvrissement des sols, les sécheresses ou les vagues de chaleur, tandis que la pêche pourrait l’être par la surexploitation et la disparition d’espèces en raison du réchauffement de la mer. « Les inévitables calamités dues au changement climatique menacent la Méditerranée à un rythme plus rapide que nous ne le pensions », a insisté Nasser Kamel.