Seul le service de livraisons de repas à domicile tire son épingle du jeu au premier trimestre avec un chiffre d’affaires en hausse de 53 % à 819 millions
L’entreprise de services de transport Uber est au plus mal. Ses résultats présentés jeudi montrent qu’elle a perdu 2,9 milliards de dollars au premier trimestre, soit quasiment le triple d’il y a un an. Selon son patron Dara Khosrowshahi, la responsable de cette situation n’est autre que la pandémie de Covid-19 qui a « durement frappé » les réservations de voitures avec chauffeur.
Toute l’activité de Uber n’a cependant pas un genou à terre. Ainsi, le service de livraisons de repas à domicile profite du confinement, avec un chiffre d’affaires en hausse de 53 % à 819 millions. Mais c’est une portion encore maigre des 3,5 milliards de recettes accumulées en tout. « Nous sommes encouragés par l’augmentation récente des livraisons de nourriture et par les premiers signes de réouverture de certains marchés », a donc tenté de rassurer Dara Khosrowshahi.
Dans le détail des comptes, on peut voir que les réservations brutes de trajets ont diminué de 5 % en un an à 10,9 milliards de dollars, tandis que celles de Uber Eats bondissaient de 52 %. Uber doit donc se résoudre à revoir à la baisse ses prétentions. Alors que la société basée à San Francisco prévoyait d’atteindre la rentabilité tant attendue au dernier trimestre 2020, elle a indiqué jeudi que cet objectif serait retardé de plusieurs trimestres – mais pas de plusieurs années.
Ces mauvais chiffres ne sont pas une surprise pour les analystes. Preuve en est : le titre du groupe entré en Bourse il y a un an perdait seulement près de 2 % lors des échanges électroniques après la clôture de Wall Street jeudi. Le marché s’attendait en fait à ces pertes. Mercredi en effet, Uber avait annoncé la suppression de 3.700 emplois parmi les équipes chargées du recrutement et du renseignement des usagers pour réduire les coûts face à la grave crise provoquée par le nouveau coronavirus.