Le G20 compte condamner samedi le protectionnisme mais reconnaître en même temps aux pays le droit de se défendre commercialement en cas de pratiques illégitimes, a indiqué une source européenne.
Les Etats-Unis de Donald Trump étaient jusqu’ici réticents à s’engager explicitement à “combattre le protectionisme” et obtiendraient en contrepartie de leur revirement le droit à l’usage d'”instruments légitimes de défense commerciale”, selon cette source proche des négociations à Hambourg en Allemagne.
Le pape François a exprimé son inquiétude face à la possibilité “d’alliances très dangereuses”, surtout pour les migrants,entre puissances de G20, dans un entretien publié samedi par le quotidien La Repubblica.
“Je redoute des alliances très dangereuses entre des puissances qui ont une vision distordue du monde: l’Amérique et la Russie, la Chine et la Corée du Nord, Poutine et Assad dans la guerre de Syrie”, déclare Jorge Bergoglio dans cette interview.
“Le danger concerne l’immigration. Notre problème principal et malheureusement croissant dans le monde d’aujourd’hui est celui des pauvres, des faibles, des exclus, dont les émigrants font partie”, explique-t-il, en dénonçant les pays qui “ont peu de pauvres locaux et craignent l’invasion des migrants”.
“C’est pourquoi le G20 m’inquiète: il frappe surtout les immigrés (…), et les frappe encore plus à mesure que le temps passe”, insiste le pape François, en prévenant l’Europe, continent “le plus riche du monde entier”, que les peuples pauvres continueront à se presser à ses portes.
Vendredi, le pape avait lancé un appel aux grandes puissances du G20 réunies à Hambourg, dans le nord de l’Allemagne, en faveur des victimes des famines en cours en Afrique et au Yémen.
“J’adresse aux chefs d’Etat et de gouvernement du G20, ainsi qu’à toute la communauté mondiale, un appel du fond du coeur concernant la situation tragique au Soudan du Sud, au bassin du lac Tchad, dans la Corne de l’Afrique et au Yémen, où trente millions de personnes n’ont pas la nourriture et l’eau nécessaires à leur survie”, avait-il écrit.