32 personnes ont été arrêtées après la mort d’un homme visé par des rumeurs d’enlèvement d’enfant lancées sur la messagerie.
Il s’appelait Mohammad Azam, avait 27 ans et a été tué à cause d’un malentendu dramatique. La police indienne a annoncé ce dimanche avoir arrêté 32 personnes après la mort d’un homme lynché à la suite de rumeurs d’enlèvement d’enfant lancées sur la messagerie WhatsApp.
Les suspects ont été arrêtés après qu’Azam a été attaqué avec deux amis (également très grièvement blessés) par une foule de 2 000 personnes vendredi soir dans le district de Bidar (sud de l’Etat de Karnataka). Juste avant le drame, la messagerie détenue par le réseau social Facebook a publié des conseils dans les journaux indiens sur la manière de repérer les fausses informations circulant sur sa plateforme. Mais cela n’a pas suffi.
La police a précisé que Mohammad Azam et ses amis revenaient vers la ville voisine de Hyderabad après avoir rendu visite à un ami à Bidar lorsqu’ils se sont arrêtés à mi-chemin et ont proposé des chocolats à des enfants.
“L’un d’eux avait acheté des chocolats au Qatar et a essayé d’en donner aux enfants comme marque d’affection”, a expliqué l’adjoint au chef de la police de Bidar V. N. Patil. Mais un enfant s’est mis à pleurer, attirant l’attention de plus âgés, qui ont accusé les hommes d’être des kidnappeurs, a poursuivi le policier.
Il faut dire que les rumeurs sur des réseaux d’enlèvements d’enfants vont bon train sur les réseaux sociaux dans cette région. Plus de 20 personnes ont été lynchées ces deux derniers mois en Inde après avoir été accusées d’enlèvement d’enfant, selon des informations de presse.
Bidar V. N. Patil a précisé que les trois hommes étaient parvenus à prendre la fuite mais avaient été attaqués à quelques kilomètres par un groupe de personnes beaucoup plus nombreux et alerté via Whatsapp.
Leur voiture avait basculé après avoir heurté un barrage placé par la foule en colère. Ils ont été extirpés de leur véhicule et frappés à coups de bâtons et de pierres. Trois policiers ont été blessés par la foule qui s’est déchaînée pendant près d’une heure. “C’est choquant. La foule a été si violente qu’elle a refusé de reculer même après qu’un des amis de mon frère a montré son passeport qatari”, a réagi Akhmad, le frère de Mohammad Azam.
Le premier “lynchage WhatsApp” connu dans le pays remonte à mai 2017, dans l’État pauvre du Jharkhand (est), où des foules avaient lynché huit personnes. Après un an d’accalmie, ce fléau a pris une nouvelle ampleur depuis le début du mois de mai de cette année, avec des épisodes de violences désormais recensés dans une dizaine d’États de l’Inde. Début juillet, ce pays a appelé la messagerie mobile WhatsApp à “agir immédiatement” pour mettre un terme à la propagation des fausses rumeurs.
Source :LEXPRESS (AFP)