S’exprimant pour la première fois sur les révélations autour du train de vie du ministre de la Transition écologique lorsqu’il était président de l’Assemblée nationale, le chef de l’État a mis en garde contre la «République de la délation»
Emmanuel Macron a déclaré ce lundi avoir «demandé au premier ministre d’apporter toute la clarté» sur l’affaire de Rugy, car «je ne prends pas de décisions sur base de révélations mais de faits», a-t-il expliqué, lors d’une conférence de presse à Belgrade aux côtés de son homologue serbe. «J’ai demandé au Premier ministre d’apporter toute la clarté» explique Emmanuel Macron
Durant une conférence de presse pendant une visite officielle en Serbie, Emmanuel Macron s’est exprimé sur l’affaire François de Rugy.
«Il y a encore dans notre pays le droit de la défense, la possibilité de réponse, sinon ça devient la République de la délation. Il suffit que je sorte une photographie, dise des choses sur vous, sur n’importe qui, ça devient Les dix petits nègres», a-t-il ajouté, en référence au roman d’Agatha Christie. «J’ai demandé au premier ministre de procéder en ce sens. Et donc des propositions seront faites et instruites par les faits» dans l’affaire des agapes dispendieuses de François de Rugy lorsqu’il était président de l’Assemblée nationale, a expliqué le chef de l’État.
François de Rugy a été mis dans l’embarras la semaine dernière par des révélations sur son train de vie de président de l’Assemblée nationale puis de ministre d’Etat. Mediapart a notamment publié des photographies de dîners fastueux et des informations sur des travaux réalisés dans son logement de fonction. Face à la polémique, le numéro deux du gouvernement, qui dénonce un «acharnement» et des «mensonges», a été convoqué jeudi par le premier ministre Edouard Philippe mais a sauvé son poste. Il s’est toutefois engagé à soumettre ses frais de réception aux autorités de contrôle de l’Assemblée nationale et à rembourser si nécessaire «chaque euro contesté».
sur Twitter, le créateur de Mediapart, Edwy Plenel, a regretté qu’Emmanuel Macron «assimile à de la “délation” le travail légitime d’information de la presse, garanti par tous nos textes fondamentaux».
Source / Le Figaro