La Banque centrale européenne va mettre en place d’ici à la fin de l’année un “programme de rachat d’urgence face à la pandémie” de coronavirus, via des rachats de dette publique et privée pour 750 milliards d’euros.
La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé mercredi 18 mars un plan d'”urgence” de 750 milliards d’euros pour tenter de contenir les répercussions sur l’économie de la pandémie de coronavirus.
“Les temps extraordinaires nécessitent une action extraordinaire”, a tweeté la présidente de l’institution, Christine Lagarde. Elle promet qu’il “n’y a pas de limites à notre engagement envers l’euro”, suggérant que d’autres mesures sont encore susceptibles de suivre, et ce quitte à utiliser “le plein potentiel de nos outils”.
Le “programme de rachat d’urgence face à la pandémie” via des rachats de dette publique et privée pour 750 milliards d’euros sera réalisé d’ici à la fin de l’année, a précisé la BCE dans un communiqué. Les gardiens de l’euro mettront fin au programme lorsqu’il sera jugé que “la phase de crise du coronavirus Covid-19 est terminée, mais en tout cas pas avant la fin de l’année”, précise la banque centrale.
En rachetant ainsi massivement de la dette des États et d’entreprises de la zone euro sur les marchés, la BCE espère soulager les banques et les inciter à maintenir voire relancer leurs prêts aux ménages et entreprises, et ainsi à soutenir la production et l’emploi.
Ce soutien doit contribuer à relancer un système économique grippé, où de nombreuses sociétés sont obligées de suspendre leur activité face au virus et où certaines vont se retrouver bientôt menacées de faillite.
La BCE veut en outre organiser ses emplettes sur le marché de “manière flexible”, ce qui laisse penser qu’elle pourrait mettre l’accent sur certains titres souverains en grande difficulté pour calmer les tensions sur leur dette.
Cela pourrait profiter à l’Italie, pays le plus touché par l’épidémie et qui a vu ses taux remonter, accentuant la crise. Le programme de rachats décidé mercredi inclut aussi pour la première fois des titres émis par le gouvernement grec.
La potion de la BCE est enfin supérieure encore à celle de la banque rale américaine (Fed), qui a annoncé lundi l’achat de 500 milliards de dollars de bons du Trésor et de 200 milliards de dollars de titres hypothécaires.
Le président français Emmanuel Macron, qui avait estimé il y a six jours que le premier train de mesures de la BCE n’allait pas assez loin, a exprimé mercredi son “plein soutien aux mesures exceptionnelles” de la BCE. “À nous États européens d’être au rendez-vous par nos interventions budgétaires et une plus grande solidarité financière au sein de la zone euro”, a-t-il ajouté.