“Les chiffres de septembre devraient servir d’alarme pour nous tous” à travers l’Europe, où le nombre de nouveaux cas est désormais supérieur à ceux enregistrés en mars et avril, a déclaré depuis Copenhague le directeur de la branche Europe de l’Organisation mondiale de la santé, Hans Kluge
La zone Europe de l’OMS, qui comprend 53 pays dont la Russie, compte près de 5 millions de cas officiels et plus de 227.000 morts liées au virus, d’après le tableau de surveillance de l’organisation.
L’organisation onusienne a également exclu de raccourcir sa recommandation d’une quarantaine de 14 jours pour tout ceux qui ont été en contact avec le virus.
“Nous ne la réviserions que sur la base d’un changement de notre compréhension de la science, ce qui n’est pas le cas jusqu’à présent”, a insisté Catherine Smallwood, en charge des situations d’urgence à l’OMS Europe.
Or, en France, la durée d’isolement a été ramenée à sept jours en cas de contact. Elle est de dix jours au Royaume-Uni et en Irlande et plusieurs pays européens, comme le Portugal et la Croatie, envisagent actuellement de la réduire.
“Pas une bonne idée”
Les autorités régionales de Madrid, épicentre de la pandémie en Espagne, vont annoncer vendredi de nouvelles restrictions.
Le but de ces nouvelles mesures sera “de restreindre la mobilité et de réduire l’activité dans les zones (…) où l’on observe la plus forte transmission du virus”, a expliqué le responsable régional de la Santé publique Antonio Ruiz Escudero.
Un nouveau confinement “ne me semble pas être une bonne idée, pour les boutiques, le petit commerce, les petits bars, les écoles… Les gens sont déjà très stressés d’être à la maison, le confinement a été très dur” au printemps, a confié à l’AFP Maribel Quesada, une retraitée de 55 ans habitant dans le quartier de Puente de Vallecas.
“Obliger les gens à choisir entre pouvoir manger et travailler, et prendre soin d’eux et de leurs proches, c’est un équilibre super difficile”, a commenté Cristina Sanz, médecin de famille de 30 ans, les yeux tirés à la sortie de sa garde de nuit dans ce quartier du sud de la capitale.
L’Espagne, l’un des pays les plus touchés par la pandémie, a dépassé récemment la barre des 600.000 cas et des 30.000 morts.
En Autriche, les rassemblements privés en intérieur vont être limités à dix personnes.
“Nous avons une hausse exponentielle des nouvelles infections en Autriche”, a déploré le chancelier Sebastian Kurz, qui a estimé dimanche que son pays était touché par une “deuxième vague” de la pandémie.
En France, le ministre de la Santé a annoncé dans la soirée que de nouvelles restrictions, dont “la possible fermeture des bars” ou “l’interdiction de rassemblements publics” seront décidées dans le pays, notamment à Lyon (centre-est), à Nice (sud-est), à Marseille (sud-est) ou en Guadeloupe (Antilles).
“Notre bagarre est de mettre en place des mesures pour éviter l’afflux sur l’hôpital, c’est une course contre la montre, il faut décider au bon moment, ni trop tôt car elles sont contraignantes, ni trop tard”, a commenté Olivier Véran.
Source : Le Point.fr