Alors qu’est célébrée le 11 février la Journée internationale des femmes et des filles de science, l’UNESCO et la Fondation L’Oréal distinguent cette année cinq chercheuses dans les domaines de l’astrophysique, des mathématiques, de la chimie et de l’informatique dans le cadre du 23e Prix international Pour les Femmes et la Science.
L’UNESCO publie à cette occasion une étude mondiale sur l’égalité des genres dans la recherche scientifique. Intitulée Pour être intelligente, la révolution numérique devra être inclusive, elle montre qu’un chercheur sur trois est désormais une femme mais que malgré cette évolution, les femmes restent très minoritaires dans les mathématiques, les sciences informatiques, l’ingénierie et l’intelligence artificielle. Chaque année, les femmes signent autant d’articles que les hommes mais leurs chances de figurer dans des revues prestigieuses sont moindres. Alors qu’elles représentent 33% des chercheurs, seules 12% d’entre elles, en moyenne, sont membres d’académies nationales de science à travers le monde.
Palmarès du 23e Prix international L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science doté de 100 000 € par Lauréate
Afrique et États arabes
Professeure Catherine Ngila – Chimie. Directrice exécutive par intérim de l’Académie africaine des Sciences, ancienne vice-chancelière adjointe chargée des affaires académiques et étudiantes (DVC-AA) à l’Université de Riara (Kenya) et professeure invitée de Chimie appliquée à l’Université de Johannesburg (Afrique du Sud). Récompensée pour l’introduction et le développement de méthodes d’analyse fondées sur les nanotechnologies pour la surveillance des polluants de l’eau et leur application dans les pays fortement touchés par la pollution. Son travail innovant est d’une importance vitale pour le développement de la gestion durable des ressources en eau respectueuse de l’environnement.
Asie et Pacifique
Professeure Kyoko Nozaki – Chimie. Professeure au département d’ingénierie de l’Université de Tokyo (Japon). Récompensée pour ses contributions pionnières, créatives et porteuses d’innovations industrielles dans le domaine de la chimie synthétique. Ses travaux ont conduit à de nouveaux procédés de production très performants et respectueux de l’environnement pour fabriquer des molécules utiles à la médecine et à l’agriculture durable.
Amérique du Nord
Professeure Shafi Goldwasser – Sciences informatiques. Directrice du Simons Institute for the Theory of Computing, professeure de Génie électrique et de Sciences informatiques à l’Université de Californie à Berkeley, professeure RSA Security inc. en Génie électrique et Sciences informatiques au Massachusetts Institute of Technology (MIT, États-Unis) et professeure en Sciences informatiques et Mathématiques appliquées à l’Institut Weizmann (Israël). Récompensée pour son travail pionnier et fondamental en informatique et cryptographie, essentiel pour la sécurité des systèmes de communications sur internet ainsi que pour le calcul partagé sur des données privées. Ses recherches ont un impact considérable sur notre compréhension de nombreuses catégories de problèmes pour lesquels les ordinateurs ne peuvent pas donner des solutions effectives, même approximatives.
Europe
Professeure Françoise Combes – Astrophysique. Professeure au Collège de France, Chaire Galaxies et Cosmologie depuis 2014 et Astrophysicienne à l’Observatoire de Paris – PSL (France). Récompensée pour sa remarquable contribution en astrophysique, de la découverte de molécules dans l’espace intersidéral aux simulations de la formation des galaxies par superordinateur. Son travail a été essentiel dans la compréhension de la naissance et de l’évolution des étoiles et des galaxies, y compris le rôle joué par les trous noirs supermassifs dans les centres galactiques.
Amérique latine et Caraïbes
Professeure Alicia Dickenstein – Mathématiques. Professeure à l’Université de Buenos Aires (Argentine). Récompensée pour ses travaux exceptionnels à la pointe de l’innovation mathématique, exploitant la géométrie algébrique dans le domaine de la biologie moléculaire. Ses recherches permettent de comprendre les structures et les comportements précis des molécules et des cellules, y compris à une échelle microscopique. Opérant à la frontière entre les mathématiques pures et appliquées, elle a forgé des liens importants avec la physique et la chimie et permis aux biologistes d’acquérir une compréhension structurelle approfondie des réactions biochimiques et des réseaux enzymatiques.
Depuis 1998, le programme L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science a pour ambition d’accélérer les carrières des femmes scientifiques et de lutter contre les obstacles qu’elles rencontrent, afin qu’elles puissent contribuer elles aussi à la résolution des grands défis de notre temps. En 23 ans, le programme a soutenu plus de 3 600 chercheuses originaires de 117 pays. Il vise aussi à inspirer les jeunes femmes pour les encourager à s’engager dans des cursus scientifiques.
L’UNESCO, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, a fixé l’égalité entre les sexes parmi ses priorités. Elle est, par ailleurs, la seule agence spécialisée de l’ONU dotée d’un mandat spécifique dans le domaine des sciences. Pour sa part, la Fondation L’Oréal s’engage aux côtés des femmes pour leur permettre d’exprimer leur potentiel, reprendre leur destin en main et avoir un impact positif sur la société, à travers trois domaines d’intervention : la recherche scientifique, la beauté solidaire, et le changement climatique.
Source : site web de l’Unesco